Sénégal : l’heure à la désescalade ?

RÉPIT. Relâché sous contrôle judiciaire, Ousmane Sonko a appelé à une mobilisation « beaucoup plus importante », mais « pacifique », Macky Sall à « l’apaisement ».

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Après les manifestations qui ont frappé le Sénégal cette dernière semaine, Macky Sall et Ousmane Sonko ont tenu des propos d'apaisement, chacun dans son rôle. 
Après les manifestations qui ont frappé le Sénégal cette dernière semaine, Macky Sall et Ousmane Sonko ont tenu des propos d'apaisement, chacun dans son rôle.  © DR

Temps de lecture : 3 min

La gravité de la situation au Sénégal appelait des signaux forts pour calmer les esprits. C'est ce qui s'est passé, malgré son inculpation dans l'affaire du viol et des menaces de mort répétées, avec la relaxe sous contrôle judiciaire de l'opposant principal, à ce jour, au président Macky Sall, le leader du Pastef (Patriotes du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité) Ousmane Sonko. Il faut dire que les différentes parties, à commencer par le président de la République, étaient pressées de toutes parts de trouver les voies de la désescalade. Cela dit, chacun de son côté et à sa manière, Ousmane Sonko et Macky Sall ont joué leur partition pour faire baisser la pression tout en réaffirmant leur positionnement par rapport aux graves événements qui viennent de se passer.

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L'appel à « une mobilisation plus importante, mais pacifique », d'Ousmane Sonko

S'exprimant devant la presse au quartier général de son parti devant lequel se sont pressés des centaines de supporteurs scandant « prési, prési » (« président »), Ousmane Sonko a assuré que Macky Sall n'était plus « légitime à diriger le Sénégal », mais s'est opposé à un renversement par la force, précisant que l'actuel chef de l'État était plutôt « un président légal ». S'inscrivant dans la perspective de la présidentielle prévue en 2024, le leader du Pastef, dont l'arrestation la semaine passée a déclenché les pires affrontements que le Sénégal ait connus depuis des années, a appelé à une mobilisation « beaucoup plus importante », mais « pacifique », parlant d'une « révolution en marche ». Auparavant, dans l'après-midi, des milliers de ses partisans ont convergé vers la place de la Nation, lieu traditionnel des rassemblements dans la capitale sénégalaise. Des affrontements ont éclaté en tête de la manifestation sans raison claire et la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, souvent très jeunes, qui les bombardaient de pierres, selon des correspondants de l'AFP.

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L'appel à « l'apaisement » de Macky Sall

Après la conférence de presse d'Ousmane Sonko, le président sénégalais Macky Sall a pris la parole pour appeler à « l'apaisement » et notamment annoncer un allègement, dans les régions de Dakar et de Thiès, du couvre-feu en vigueur pour lutter contre le Covid-19. « Tous ensemble, taisons nos rancœurs et évitons la logique de l'affrontement qui mène au pire », a-t-il dit, brisant sur la télévision nationale un silence de plusieurs jours. Il a par ailleurs exhorté à laisser la justice « suivre son cours en toute indépendance » dans le dossier de viols présumés et menaces de mort qui vise Ousmane Sonko. Pour rappel, fin février, le président avait démenti les mises en cause du leader du Pastef quant au rôle qu'il aurait joué dans ses ennuis. Confronté à des choix délicats entre indépendance proclamée de la justice, pression de la rue et conséquences politiques du sort d'Ousmane Sonko, Macky Sall avait depuis gardé le silence en public sur l'affaire.

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Les manifestations reconsidérées par le M2D

Parallèlement, ce mardi, au lendemain de la libération d'Ousmane Sonko, le mouvement de contestation qui avait appelé à manifester "massivement" au Sénégal jusqu'à mercredi, a annoncé suspendre son mot d'ordre. Le Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) a prévu de tenir une conférence de presse l'après-midi pour annoncer "son plan d'action et un nouveau mot d'ordre concernant la date, le lieu et la forme des prochaines manifestations".

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