Covid-19 en Australie : « On ne peut pas vivre confinés pour toujours »

Le pays veut abandonner sa stratégie zéro Covid quand la campagne de vaccination aura suffisamment avancé, mais certains États font de la résistance.

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Les habitants de Sydney sont confinés depuis juin, jusqu'à fin septembre au moins.
Les habitants de Sydney sont confinés depuis juin, jusqu'à fin septembre au moins. © DAVID GRAY / AFP

Temps de lecture : 3 min

Les Australiens vont-ils enfin voir le bout du tunnel ? Les confinements se suivent et se ressemblent en Australie, qui a adopté la stratégie zéro Covid depuis le début de la pandémie : des mesures strictes dès l’apparition de cas jusqu’à stopper toute contamination. Des sacrifices qui ont payé jusqu’à maintenant – 984 morts seulement pour 25 millions d’habitants – mais qui commencent à être lourds à supporter dans la durée.

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En cette fin août, la moitié de la population est confinée. Les habitants de Sydney, invités à rester chez eux depuis juin, en ont encore pour jusqu’à la fin septembre. À Melbourne, une semaine seulement après la fin du cinquième confinement, les habitants en ont entamé un sixième. En un mois, le nombre de cas a pourtant continué d’augmenter : près de 900 cas de Covid-19 ont été détectés le 22 août – majoritairement en Nouvelle-Galles du Sud, l’État où se trouve Sydney – contre 150 un mois plus tôt.

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Changement de stratégie

« On ne peut pas vivre confinés pour toujours », a pourtant estimé le Premier ministre dans un entretien diffusé sur ABC ce dimanche 22 août. Scott Morrison tente de préparer les esprits à un changement de stratégie à venir. Dans un plan national de sortie de crise adopté il y a quelques semaines par les États, l’Australie prévoit de mettre fin aux confinements à grande échelle et de rouvrir ses frontières, intérieures et extérieures, quand 70 % à 80 % de la population âgée de 16 ans et plus aura été vaccinée. « Le nombre de cas ne sera plus le problème quand nous arriverons [à ce seuil], a-t-il martelé lundi 23 août en conférence de presse. Gérer les cas graves, les hospitalisations et les capacités de réanimation, ce sera ça, notre but. »

Pour l’instant, seuls 52,8 % des Australiens âgés de 16 ans et plus ont reçu au moins une dose, dont 30,3 % sont complètement vaccinés. Soit moins d’un quart de la population totale vaccinée quand c’est le cas pour 60 % des Français. L’Australie, qui a beaucoup misé sur AstraZeneca, finalement déconseillé pour les plus jeunes, manque de doses et accumule du retard. L’objectif de 70 % à 80 % à atteindre pour la réouverture du pays, ce n’est donc pas pour demain.

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D’autant que certains États qui sont parvenus à maintenir le virus à distance, inquiets de la flambée épidémique, préféreraient en rester à la stratégie zéro Covid. Le Premier ministre de l’Australie occidentale Mark McGowan a expliqué à ABC que le nombre de cas enregistrés à Sydney obligeait selon lui à reconsidérer les objectifs fixés dans le plan. « Nous avions éliminé le virus quand le variant Delta est arrivé, et je veux que cela reste ainsi » Sur la côte Nord-Est, le gouvernement du Queensland n’est guère plus enthousiaste.

Samedi 21 août, des manifestations contre le confinement ont dégénéré à Melbourne. Environ 200 manifestants ont été interpelés.
 ©  WILLIAM WEST / AFP
Samedi 21 août, des manifestations contre le confinement ont dégénéré à Melbourne. Environ 200 manifestants ont été interpelés. © WILLIAM WEST / AFP

Sauter le pas

À l’inverse, les États touchés par les vagues à répétition – notamment ceux où se trouvent Sydney et Melbourne – sont plutôt sur la ligne du Premier ministre australien. « Quand nous serons à 80 % de vaccinés, chaque État devra vivre avec le Covid-19, a estimé Gladys Berejiklian, la cheffe du gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud. On ne pourra pas garder le variant Delta à l’écart pour toujours. »

« Si on ne le fait pas à 70 %, à 80 %, alors quand le ferons-nous ? » Face aux réticences de certains États, Scott Morrison a rappelé qu’il faudrait bien « sauter le pas ». Reconnaissant un risque à mettre fin aux confinements, le Premier ministre a aussi souligné l’impact de la stratégie actuelle « tant sur la santé mentale et physique des Australiens que sur le succès économique » du pays. Les confinements « doivent continuer seulement tant qu’ils sont absolument nécessaires, et pas un jour de plus », a-t-il martelé. « C’est ça notre but : vivre avec ce virus, pas vivre dans la peur de ce virus. »

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Commentaires (4)

  • Fléreur

    Le confinement détruit aussi la famille, les couples, pour des tas de raisons, matérielles et psychologiques - ne serait-ce que la distance géographique - distend les amitiés, rend individualiste, voire indifférent, révèle chez nous des aspects que nous n’aimons pas y découvrir. Bref une vraie sa…perie.

  • puzzle

    "Pour vivre heureux, vivons cachés" Donc, les Australiens devraient être Heureux, les antivax qui eux ne se cachent pas, sont donc malheureux, pour se rassurer ils défilent en groupe dans les rues. On les retrouve parfois en réa, mais ils sont dans ce cas confinés, ils sont heureux... Pas nous, car ils coûtent un "bras" à la collectivité.

  • 20Cœur

    Mais qui travaille à fabriquer d'autres outils pour la sacoche du ministre de la santé ? Aujourd'hui, il n'a rien d'autre à proposer (hors vaccins insuffisants) que du confinement, avec le risque de surdose mortelle. Un comble ! Le tabac tue, le confinement aussi.