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Entre Liz Cheney et Marjorie Taylor Greene, le parti républicain trouve un fragile statu quo

Liz Cheney, Marjorie Taylor Greene
Liz Cheney et Marjorie Taylor Greene au Capitole, le 3 février 2021. © Erin Schaff / Pool // Joshua Roberts / Reuters
Kahina Sekkai , Mis à jour le

Le parti républicain n'a finalement pas pris de sanctions à l'encontre de Liz Cheney, qui avait voté la mise en accusation de Donald Trump. Mais certains élus ont applaudi Marjorie Taylor Greene et ses minces excuses après la révélation de ses propos complotistes.

L'unité du parti est préservée, au prix d'un équilibre bancal. Mercredi, les élus républicains ont voté pour que Liz Cheney conserve ses fonctions de dirigeante du parti -elle est la numéro 3 des républicains de la Chambre des représentants. Une décision prise après les vives critiques dont la fille de l'ancien vice-président Dick Cheney a fait l'objet pour avoir osé, comme neuf autres républicains, voter en faveur de la mise en accusation de Donald Trump pour «incitation à l'insurrection» pour son rôle dans l'invasion du Capitole, le 6 janvier, par certains de ses partisans. Mais il ne faut pas interpréter ce vote comme un rejet du trumpisme au sein du parti : dans le même temps, le patron des élus conservateurs Kevin McCarthy a refusé de prendre des sanctions à l'encontre de Marjorie Taylor Greene, élue pro-Trump de Géorgie, au coeur d'une polémique ces derniers jours avec le rappel de ses propos conspirationnistes et antisémites . Ces propos ont été tenus avant son élection au Congrès, a-t-il avancé. Mais ils ne sont pas si anciens : en novembre 2018, par exemple, elle émettait l'hypothèse qu'un rayon laser contrôlé par la banque internationale Rothschild pourrait être à l'origine du mortel incendie Camp Fire, en Californie. Elle a présenté de timides excuses mercredi, après avoir tweeté samedi : «Je ne reculerai pas. Je ne m'excuserai jamais. Et je me battrait toujours pour le peuple.»

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Tout en dénonçant «sans équivoque» ses propos passés «sur les fusillades à l'école, la violence politique et les théories du complot antisémites qui ne représentent pas les valeurs des républicains», il a refusé de prendre des mesures à son encontre, rapporte le «New York Times ». Les démocrates, accuse-t-il, «soufflent sur les braises» en voulant voter pour qu'elle ne puisse siéger au sein de la commission sur les affaires éducatives après avoir estimé que la fusillade du lycée de Parkland (17 morts en février 2018) était une mise en scène. Kevin McCarthy dit avoir proposé à Steny Hoyer, le patron des démocrates de la Chambre, de muter Marjorie Taylor Greene à la commission sur les petites entreprises -mais l'élu du Maryland a refusé cette offre, cherchant à la priver de toute participation à une commission. Le vote aura lieu ce jeudi, précise Politico .

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Regain de popularité pour Marjorie Taylor Greene

En jeu pour Kevin McCarthy : l'unité des républicains après le mandat Trump. En 2016, avec l'élection du milliardaire, les conservateurs détenaient la présidence et la majorité à la Chambre des représentants et au Sénat, un triplé idéal pour faire avancer leur programme. Mais cinq ans plus tard, ils se retrouvent face à des démocrates majoritaires à la Chambre des représentants, qui ont remporté trois sièges de sénateurs pour arriver à l'équilibre -avec la voix de Kamala Harris, vice-présidente du Sénat pour les départager- et avec Joe Biden à la Maison-Blanche. L'invasion du Capitole par des partisans du président sortant, le 6 janvier, a vu les prémices d'un soulèvement républicain contre Donald Trump, mais le parti semble rester fidèle au 45e président, malgré ses outrances.

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Cette défense de l'axe pro-Trump des républicains s'explique par le soutien de l'électorat envers les défenseurs de l'ancien président. Un sondage SurveyMoney pour Axios réalisé chez des électeurs républicains montre une forte augmentation de la popularité de Marjorie Taylor Greene (+10) et Kevin McCarthy (+22), qui se sont tous deux opposés à la certification des résultats de l'élection présidentielle. La popularité de Mitch McConnell, patron des sénateurs républicains, et de Liz Cheney, est en chute nette : -15 pour le sénateur du Kentucky et -28 pour l'élue du Wyoming. Récemment, Mitch McConnell a eu des mots sévères à l'égard de Marjorie Taylor Greene, la qualifiant de «cancer du parti républicain» .

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