Retrait des troupes américaines de Syrie : Donald Trump assume
Dans une série de tweets, Donald Trump a confirmé sa volonté de retirer les troupes américaines de Syrie, clamant à nouveau victoire face au groupe terroriste Etat islamique.
Au lendemain de l'annonce du retrait prochain des troupes américaines en Syrie , Donald Trump assume et défend son choix. Dans une série de tweets, qu'il a publiée après avoir partagé des messages soutenant cette décision, le président américain a écrit que «quitter la Syrie n'était pas une surprise» : «Je le défends depuis des années et, il y a six mois, lorsque j'ai très publiquement dit que je voulais le faire, j'ai accepté de rester plus longtemps. La Russie, l'Iran, la Syrie et autres sont les ennemis locaux de l'EI. Nous faisions leur boulot. Il est temps de rentrer à la maison et de reconstruire», a ajouté Donald Trump, avec une faute d'orthographe («there», soit «là», au lieu de «their», soit «leur»).
Getting out of Syria was no surprise. I’ve been campaigning on it for years, and six months ago, when I very publicly wanted to do it, I agreed to stay longer. Russia, Iran, Syria & others are the local enemy of ISIS. We were doing there work. Time to come home & rebuild. #MAGA
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 20, 2018
Does the USA want to be the Policeman of the Middle East, getting NOTHING but spending precious lives and trillions of dollars protecting others who, in almost all cases, do not appreciate what we are doing? Do we want to be there forever? Time for others to finally fight.....
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 20, 2018
«Est-ce que les Etats-Unis veulent être le Gendarme du Moyen-Orient, ne RIEN obtenir mais dépenser de précieuses vies et des billions de dollars pour protéger ceux qui, dans presque tous les cas, n'apprécient pas ce que nous faisons? Voulons-nous y rester pour toujours? Il est temps pour les autres de se battre enfin...» «La Russie, l'Iran, la Syrie et bien d'autres ne sont pas contents de voir les Etats-Unis partir, en dépit de ce qu'en disent les Fake News, car maintenant ils vont devoir combattre l'EI et les autres, qu'ils détestent, sans nous. Je construis l'armée de loin la plus puissante du monde. Si l'EI nous frappent, ils sont voués à l'échec!»
....Russia, Iran, Syria & many others are not happy about the U.S. leaving, despite what the Fake News says, because now they will have to fight ISIS and others, who they hate, without us. I am building by far the most powerful military in the world. ISIS hits us they are doomed!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 20, 2018
Malgré son objectif de créer «l'armée la plus puissante du monde», Donald Trump n'a jamais caché sa volonté de déployer le moins de soldats possibles sur des terrains qui, selon lui, ne rapportent pas assez d'argent en retour. Dans les tweets de jeudi, il a rappelé que sa volonté de retirer les troupes américaines de Syrie était ancienne, affirmant comme souvent que son instinct était le bon -même si la France et le Royaume-Uni ont, entre autres, rappelé que l'EI n'était pas vaincu sur le terrain . Mais en décembre 2011, son avis différait entièrement après le retrait de troupes d'Irak, qu'il jugeait mal effectué : «Le gouvernement s'écroule en Irak deux semaines seulement après le retrait de nos troupes. Malheureusement, je l'avais prévu et, souvenez-vous en s'il vous plaît, moi seul l'avais prévu.»
Govt. collapsing in Iraq only 2 weeks after withdrawal of our troops. Sadly, I called this one and please remember, I alone called it.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 27, 2011
"Donald a raison", assure Vladimir Poutine
Cette décision n'a pas été commentée par Recep Tayyip Erdogan et Hassan Rohani, les présidents turc et iranien, qui se sont rencontrés jeudi à Ankara . Ils ont annoncé leur volonté de renforcer leur collaboration pour «mettre fin aux combats dans la région et ramener la paix», selon le président turc. Les relations entre les Etats-Unis et la Turquie avaient souffert du soutien américain aux forces kurdes , considérées comme terroristes par la Turquie en raison de leurs liens avec le PKK, qui ont permis à la coalition soutenue par les Américains d'engranger des victoires notables face à l'EI, comme la reprise d'Hajine, le fief du groupe terroriste à la frontière irakienne.
«L'intégrité territoriale de la Syrie doit être respectée par toutes les parties. Nos deux pays sont d'accord sur ce point», a complété Hassan Rohani, écartant toute volonté kurde d'établir un territoire à la frontière turque. Les YPG, la milice kurde qui compose majoritairement les Forces démocratiques syriennes, ont averti que le retrait américain «aura un impact négatif sur la campagne antiterroriste» : s'ils sont pris d'assaut par l'armée turque, les Kurdes pourraient moins se concentrer sur les combats contre l'EI. Malgré un territoire fortement réduit, le groupe reste dangereux avec l'organisation d'attentats en Syrie et dans les pays de la région.
Le président russe Vladimir Poutine, qui soutient militairement le régime de Bachar el-Assad, a de son côté appuyé le président américain : «Donald a raison. Je suis d'accord avec lui», a-t-il déclaré ce jeudi, lors d'une grande conférence de presse. «Nous avons porté des coups sérieux à l'EI en Syrie», a-t-il ajouté.