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Afrique économie

[Série dans le quotidien d’une famille en Afrique du Sud 1/4]: trouver un emploi et le garder

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Tout au long de la semaine, nous vous proposons une plongée dans le quotidien d’une famille sud-africaine pour mieux comprendre les enjeux économiques du pays.Les Khoza, une famille noire aux revenus modestes, habitent à Johannesbourg, dans le township de Soweto. Plusieurs générations vivent ensemble dans de petites habitations construites sur un même terrain et s’entraident pour gérer un budget rendu encore plus maigre avec la crise du Covid-19.

Philippine Tongoana, 43 ans, mère de famille, qui tente de survivre en vendant des plats à emporter.
Philippine Tongoana, 43 ans, mère de famille, qui tente de survivre en vendant des plats à emporter. RFI/Claire Bargelès
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Le taux de chômage était déjà élevé ces dernières années. Mais avec cette pandémie, dont l’Afrique du Sud a été l’épicentre pour le continent, il est très compliqué de trouver du travail, rendant de plus en plus difficile la survie des Khoza.

Dans le logement une pièce de Philippine, tous les placards sont désespérément vide ce matin, se désole-t-elle. « C’est ici que je range d’habitude le riz et le reste. Il n’y a plus rien ! Ici, l’huile... c’est vide aussi... »

Philippine et son mari ont perdu leur emploi avant la crise sanitaire. Et depuis, impossible de retrouver du travail. Ils essayent désormais de vendre des plats à emporter depuis leur petite cuisine, mais il est difficile d’en vivre, explique Philippine. « Avec tout ce confinement, plus personne n’a d’argent, donc les commerces ne peuvent pas survivre. Parfois il n’y a pas d’électricité de la journée, donc pas de revenus. Hier, on a dû se coucher le ventre vide, car on n’avait plus rien à manger. Ils avaient mis en place des aides exceptionnelles, d’une vingtaine d’euros, mais c’est bientôt terminé... C’est très dur. »

Le chômage touchait plus de 30% de la population au troisième trimestre de l’année (2020). Et les chiffres grimpent même à plus de 43% selon la définition élargie, qui prend en compte ceux qui ont abandonné toute recherche d’emploi.
Dans la maison principale, Sarah observe les allées et venues des autres membres de la famille. A 70 ans, elle s’attriste de voir leur désœuvrement et essaie de les aider avec sa maigre retraite d’une centaine d’euros. « De temps en temps je leur donne de l'argent. Ça me fait beaucoup de peine, car j’aimerais qu’ils puissent travailler pour s’en sortir. Je sais qu’ils essaient. Mais mes enfants ont plus de 40 ans. A cet âge, sans diplôme, qui va les embaucher ? Je serais vraiment heureuse s’ils pouvaient trouver un emploi une fois le coronavirus passé. Moi je suis vieille maintenant, je peux bientôt mourir, et qu’est-ce qu’ils vont devenir ensuite ? Cela m’inquiète beaucoup. »

Les générations les plus jeunes s’en sortent un peu mieux. A 24 ans, Siphiwe, le petit-fils de Sarah, sait qu’il est chanceux de conserver son poste dans un centre d’appels : « Je suis content, parce que, même si beaucoup de personnes ont perdu leur travail, j’ai pu le conserver pendant tout le confinement. Ce n’est pas vraiment ce que je voulais faire, j’avais commencé des études en tourisme, mais faute d’argent j’ai dû arrêter. Maintenant, on peut dire que j’ai une situation financière stable, ce boulot me permet d’avoir des rentrées chaque mois. »

Cyril Ramaphosa a promis de créer 800 000 emplois en lien avec le secteur public d’ici les prochains mois. Mais les membres de la famille Khoza restent sceptiques et attendent de voir quelles opportunités leur seront accessibles.

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