Après le cybercrime, le risque d'un cyberterrorisme

Au Forum international de la cybersécurité à Lille, début septembre 2021, les experts envisagent désormais des atteintes à des systèmes stratégiques en vue de faire des victimes et de désorganiser un pays. En ligne de mire : les hôpitaux et les réseaux d’énergie.

Les rançongiciels, c’est “old”, comme on dit pour fanfaronner. C’est déjà du passé, du moins dans les préoccupations les plus pressantes des experts en cybersécurité. Bien sûr, ces virus conçus pour jusqu’à ce que la victime paie les cyberattaquants pour en retrouver l’accès, continueront de déferler. Ils font depuis 2019. Pourtant, les intervenants au Forum International de la Cybersécurité (FIC) à Lille, du 7 au 9 septembre 2021, ont un autre risque majeur en tête : le cyberterrorisme.

"Mettre tous les feux au vert"

Au cours d’une table ronde autour du thème d’une “pandémie numérique”, le consultant en risques et crises Jean-Pierre Riehl a été assez direct: “Je ne parle pas là de cyber-rançon, au fond extorquer de l’argent n’est pas mortel. Le cyber terrorisme peut être mortel. Je parle, par exemple de manipuler la composition de l’eau potable, de mettre tous les feux tricolores d’une ville au vert, le tout contrôlé à distance par les réseaux.” Des cas de figure particulièrement choisis puisque le taux de soude caustique dans l’eau potable d’une a été manipulée suite à une cyberattaque en février 2021.

En juin 2020, Israël a essuyé plusieurs attaques sur son réseau d’approvisionnement en eau, avec des tentatives d’altération du niveau de chlore. Un mois avant, à la conférence Defcon dédiée au hacking, des chercheurs néerlandais ont montré qu’il était possible de perturber les feux de signalisation concernant les vélos dans dix villes des Pays-Bas, depuis n’importe où sur le Net.

En France, un avant-goût de situations de crise

En mai dernier, aux Etats-Unis, l’approvisionnement en pétrole était perturbé suite au blocage du Colonial Pipeline par un rançongiciel. Le gouvernement américain a explicitement accusé la Russie d’être derrière cette opération. La France aussi a eu un avant-goût de telles situations de crise, comme la cyberattaque contre le CHU de Rouen (novembre 2019) ou contre le laboratoire pharmaceutique Pierre Fabre (mars 2021), qui faisait l’objet d[...]

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