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Venu de France pour jouer au soccer, il se retrouve confiné dans son salon à Winnipeg

Arnold Bouka Moutou et sa femme, Bérangère, et leur petit garçon qui tient un ballon dans la main.

Arnold Bouka Moutou, sa femme, Bérangère, et leur petit garçon de 2 ans.

Photo : Fournie par Arnold Bouka Moutou

Cela fait un peu plus de 11 semaines qu’Arnold Bouka Moutou est arrivé au Manitoba avec sa famille. Quand il a pris la décision de quitter la France, le nouveau défenseur latéral du Valour FC était loin d’imaginer ce à quoi ressemblerait son début de carrière au Canada, alors que la crise du coronavirus n’en était qu’à ses balbutiements.

Arnold Bouka Moutou a débarqué à l’aéroport international de Winnipeg le 14 mars. De ses premières heures au Manitoba, le joueur de soccer de 31 ans retient le froid. Il faisait -20 °C. On n'avait pas l’habitude de températures aussi extrêmes [en France], rigole-t-il.

Onze semaines plus tard, sa carrière canadienne est gelée, alors que la Première ligue de soccer n’a toujours pas annoncé de date de reprise du championnat.

L’équipe du Valour FC avait repris les entraînements au début du mois de mars, une semaine avant l’arrivée du Français. Ils ont très vite été suspendus. Plus de deux mois après son installation à Winnipeg, Arnold Bouka Moutou n’a toujours pas pu rencontrer en personne ses coéquipiers.

Des entraînements par vidéo

Pour garder la forme et préparer la saison, l’équipe effectue des entraînements par vidéo trois fois par semaine. Pas idéal pour créer un esprit de groupe et une cohésion entre les joueurs, éléments si importants dans un sport collectif comme le soccer.

On s'entraîne comme ça pour l’instant en attendant d’avoir l’autorisation de reprendre tous ensemble. C’est sûr, c’est une situation inédite pour tout le monde, mais il faut s’adapter. Le plus important aujourd’hui, c’est la sécurité des personnes, dit celui qui joue aussi dans l’équipe nationale du Congo-Brazzaville.

Deux joueurs de soccer se battent pour un ballon.

Arnold Bouka Moutou joue aussi pour l'équipe nationale de la République démocratique du Congo, comme ici lors d'un match de la Coupe d'Afrique des nations en 2015 contre la Guinée équatoriale.

Photo : Associated Press / Themba Hadebe

En plus des entraînements, Arnold Bouka Moutou fait des exercices physiques transmis par le préparateur physique. Les seuls moments où il touche un ballon? C’est quand je joue dans le jardin avec mon fils de 2 ans, plaisante-t-il.

L’envie de retrouver les terrains

Ce qui manque le plus au joueur professionnel? L’entraînement, la compétition, retrouver mes coéquipiers et se préparer à jouer des matchs, dit-il.

En tant que professionnels, on aspire à jouer tout le temps.

Une citation de Arnold Bouka Moutou, défenseur latéral du Valour FC

Arnold Bouka Moutou va devoir cependant encore être patient, car la situation risque de ne pas changer de sitôt. Dans un courriel, un porte-parole du Valour FC indique que le club attend toujours les directives de la Ligue concernant la reprise des entraînements en personne.

La ligue, de son côté, explique qu’elle est activement engagée avec les clubs auprès de chacun des gouvernements provinciaux et municipaux relativement aux approbations requises pour reprendre l’entraînement.

Les clubs de la Première ligue canadienne devraient commencer à s’entraîner sous peu, notamment avec des entraînements individuels sans contact, puis en petits groupes dans le cadre d’une reprise par phases toujours en attente d’approbation, promet-elle, sans pour autant donner de date précise de reprise.

Visites de la ville… en voiture

Malgré l'éloignement physique avec sa famille et ses nouveaux collègues, celui qui est parti pour sortir de [sa] zone de confort s’habitue doucement à sa nouvelle vie.

Ça a été un peu difficile au début, mais maintenant tout va bien, assure-t-il. La vie est paisible ici.

Les premiers temps, Arnold Bouka Moutou et sa famille découvraient leur nouvelle ville... en faisant des tours de voiture.

Arnold Bouka Moutou et sa femme, Bérangère, et leur petit garçon sur une plage.

Arnold Bouka Moutou et sa femme Bérangère, en compagnie de leur petit garçon de 2 ans.

Photo : Fournie par Arnold Bouka Moutou

On ne pouvait pas vraiment sortir ni bouger, explique-t-il, rappelant que les voyageurs étrangers devaient se mettre en isolement pendant 14 jours après leur arrivée au Canada.

Comme on était en quarantaine, on ne faisait le tour de la ville qu’en voiture au départ et, depuis quelques jours seulement, on a commencé à s'autoriser à sortir de la voiture.

Son coin préféré de Winnipeg? King’s Park, répond-il sans hésiter. Il n’y a pas de parcs aussi grands comme ça en France! On y retournera!

Pas le temps de s’ennuyer

Pour passer le temps en attendant le retour aux vrais entraînements, Arnold Bouka Moutou s’occupe comme il peut. On suit des cours d’anglais et on s’occupe de notre fils. Il a beaucoup d’énergie, lance-t-il dans un éclat de rire.

La petite famille poursuit aussi sa découverte de la capitale manitobaine. Venant d’Angers, une ville de l’ouest de la France d’environ 150 000 habitants, elle trouve que Winnipeg est grande et qu’il y a encore beaucoup de choses à faire.

Mais le joueur ne perd pas pour autant ses objectifs de vue : Faire une bonne saison, repartir de zéro et me faire connaître ici, et offrir un nouveau cadre de vie à ma famille et grandir en tant que personne.

Les fans de soccer espèrent que, dans quelques semaines, le Français aura enfin l’occasion de prouver sa valeur sur les terrains.

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