Joseph Schumpeter est un économiste autrichien du XXè siècle né à la fin du XIXè siècle. Il est connu pour ses travaux sur l’innovation mais sa pensée sur la fin du capitalisme est également intéressante.

L’innovation, point clé de la croissance 

L’innovation à l’origine des cycles économiques 

Joseph Schumpeter explique les cycles économiques par l’innovation et en particulier les « grappes d’innovation ». Le progrès technique est au coeur de l’innovations et les innovations apparaissent par grappes. A titre d’exemple, la vapeur inventé par James Watt en 1769 a permis la création de moyen de transports à la vapeur.

Les phases d’expansion économique et de récession sont donc liées aux cycles des innovations. La machine à vapeur explique le développement des années 1798 à 1815 puis le chemin de fer et la métallurgie explique l’expansion à l’oeuvre entre 1848 et 1873.

L’innovation responsable de la destruction créatrice 

L’innovation est bonne pour l’économie en général, mais est source de risque pour des entreprises déjà en place sur le marché. En effet, en améliorant, les produits et les façons de produire elle peut rendre obsolète des productions déjà en place et donc des entreprises. A titre d’exemple, l’invention de l’internet a rendu obsolète le minitel. C’est le principe de destruction créatrice. Ils trouvent sa source dans l’innovation.

La cause de la destruction du capitalisme 

En plus de ses travaux sur l’innovation, Joseph Schumpeter s’est concentré sur les causes de la fin du capitalisme.

Dans son oeuvre Capitalisme, Socialisme et démocratie. Schumpeter arrive, comme Keynes et Marx, à la conclusion que le capitalisme va s’effondrer. A la différence de ces deniers, il ne pense pas que la viabilité du capitalisme soit intrinsèquement menacée  par une baisse tendancielle du taux de profit. L’innovation est en effet présente pour créer de nouveaux débouchés aux investisseurs et permettre une valorisation de l’innovation à chaque moment.

Pour lui, le capitalisme court à sa perte du fait de la concentration de capital.  La création de grandes entreprises, gérées par des chefs d’entreprises, simples administrateurs et appartenant à des rentiers-capitalistes, véritables propriétaires des entreprises crée un sentiment d’hostilité générale pour le capitalisme. Cette concentration entrainera la diminution de l’esprit concurrentiel et la perte de l’esprit de l’entrepreneur si cher à Joseph Schumpeter.

Empiriquement, comment ne pas donner raison à Joseph Schumpeter, en janvier 2017, l’Oxfam dévoilait que les huit personnes les plus riches du monde détenaient autant que 3,6 milliards de personnes. Plus inquiétant encore, ce chiffre diminue d’année en d’année du fait d’une concentration de plus en plus forte de revenus. L’an dernier 62 personnes possédaient autant que 50% de la population alors qu’aujourd’hui ils sont seulement 8. Selon le rapport de l’ONG, la richesse des 1% les plus riches est supérieur à celle des 99% restant. Dans le même ordre d’idée, depuis quelques années, nous assistons à la création d’un capitalisme actionnarial au détriment d’un capitalisme d’entrepreneur du fait de la dérégulation des marchés financiers. Ces derniers sont plus tournés vers la rentabilité à court terme au détriment du développement à long-terme de l’entreprise et donc de l’innovation. Par ces deux transformations majeurs, les suppositions de Shumpeter pourrait s’avérer vraies.