Coupe du monde 2014: Ramadan ou pas Ramadan, le sujet qui divise l’équipe d’Algérie

De notre envoyé spécial à Sao Paulo,

«On verra déjà si on est qualifiés.» Depuis plusieurs jours, l’éventualité d’un conflit entre le Ramadan et la Coupe du monde n’était pas un sujet pour les Algériens. Forcément: en cas d’élimination en phase de poule, les Fennecs qui avaient prévu de respecter le mois de jeûne n’avaient pas à réfléchir à cette possibilité. Mais depuis jeudi, c’est officiel: certains joueurs défieront l’Allemagne sans avoir bu ni manger. La délégation algérienne se calera sur la date fixée vendredi soir par les autorités religieuses du pays.

Ou pas. Impossible en effet de déterminer qui dans l’équipe algérienne respectera le 4e pilier de l’Islam. «C’est un choix personnel, qui vient du cœur», explique un membre de la délégation. Sous-entendu: ce n’est pas un sujet. Ou alors, «il est très sensible», croit savoir un collègue algérien. A l’entendre, certains dans le groupe seraient partagés entre croyance personnelle et risque sur la performance sportive.

Ramadan respecté lors des entraînements, choix personnel pour les jours de match

Madjid Bougherra, le capitaine de la sélection, est habitué à jongler entre les deux impératifs. «Le plus dur, c’est l’hydratation. Mais ça va, le climat est bon. Certains joueurs peuvent reporter leurs jours. À titre personnel, je vais voir en fonction de mon état physique mais je pense le faire», assure-t-il à l’AFP. Des aménagements sont pourtant permis aux croyants, du décalage de certains jours non-effectués du Ramadan à son report pur et simple. Avec une obligation: rattraper les jours perdus.

A Sorocaba, les joueurs ne sont pas seuls dans leur coin à décider. La fédération a en effet décidé de faire accompagner la sélection par un imam qui anime les prières depuis l’arrivée au Brésil et qui pourra les aidés dans ce choix. Une chose est certaine, le groupe a décidé de respecter le jeûne lors des entraînements. Reste l’inconnue du jour du match, qui devrait se régler au cas par cas. «Mais comme on joue à 17h, il n’y aura que 30 minutes à attendre», glisse un membre de la délégation.