Jean-Paul Belmondo en septembre 2017. — P LE FLOCH/SIPA

DISPARITION

Jean-Paul Belmondo, acteur culte du cinéma français, est décédé à l'âge de 88 ans

Jean-Paul Belmondo, monstre sacré du cinéma français, est mort à l'âge de 88 ans

Le « Magnifique » s’en est allé. Jean-Paul Belmondo est mort ce lundi à l’âge de 88 ans, a annoncé son avocat, Michel Godest, à l’AFP. « Il était très fatigué depuis quelque temps. Il s’est éteint tranquillement », a précisé ce dernier. L’acteur restera à jamais le monstre sacré du cinéma français. En plus de cinquante ans de carrière, il est apparu aussi bien dans des films d’auteur que dans des longs-métrages populaires.

« Vous ne réussirez jamais dans ce métier avec votre physique ! » Jean-Paul Belmondo n’aurait pas pu faire mieux mentir ce jugement entendu à ses débuts. Né le 9 avril 1933 à Neuilly-sur-Seine, le jeune Belmondo grandit dans une famille d’artistes. Son père est un sculpteur reconnu. Lui aime faire le pitre et rêve de théâtre. Celui qui faisait partie de la « bande du conservatoire » aux côtés de Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Bruno Cremer, Pierre Vernier et Michel Beaune a ainsi joué sur les planches, essentiellement dans les années 1950, au début de sa carrière, et dans les années 1990.

Des personnages entrés dans la mémoire collective des Français

Puis vient la rencontre qui scelle son destin, en la personne de Jean-Luc Godard : « C’est lui qui m’a fait aimer le cinéma. Avant A bout de souffle, on m’avait tellement dit que je n’étais pas bon que je doutais », confiait-il en 2001. Devant la caméra de Godard toujours (Pierrot Le Fou, Une femme est une femme), mais aussi de François Truffaut (La Sirène du Mississippi), Henri Verneuil (Un singe en hiver, Peur sur la ville…), Philippe de Broca (L’homme de Rio, Le Magnifique…) ou encore Claude Lelouch (Itinéraire d’un enfant gâté…) ou Georges Lautner (Le Guignolo, Le Professionnel), Jean-Paul Belmondo a incarné des personnages entrés dans la mémoire collective des Français.

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L’émotion aux César

Fait commandeur de la Légion d’honneur en 2007, grand officier de l’ordre national du Mérite en 2017 et commandeur de l’ordre national des Arts et des Lettres, Jean-Paul Belmondo a reçu quelques-unes des plus grandes distinctions de la nation.

Récompensé du César du meilleur acteur en 1989 pour Itinéraire d’un enfant gâté, il a refusé le prix. L’Académie des Césars ne lui en a pas tenu rigueur puisque, en 2017, elle lui a consacré un hommage pour l’ensemble de sa carrière. Ovationné debout par la profession, il avait réagi avec émotion.

Un an plus tôt, c’est la Mostra de Venise qui célébrait d’un Lion d’or d’honneur l’intégralité de son œuvre. Au Festival de Cannes 2011, une Palme d’honneur avait été attribuée à l’acteur qui, diminué physiquement suite à un accident vasculaire cérébral en 2001, n’est plus apparu dans un premier rôle sur grand écran depuis Un homme et son chien en 2009.

« Je n’ai pas peur de la fin. J’ai eu une vie si heureuse », avait-il déclaré à Corse-Matin à l’été 2018. Au cours du même entretien, il confiait avoir encore « envie de tourner ».

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