Les marges arrières sont une pratique commerciale de la grande distribution qui consiste à offrir aux fournisseurs une promotion spéciale de leurs produits dans les supermarchés (tête de gondole, dégustation, mise en valeur, etc...) en contrepartie d'une rémunération des fournissseurs versée après la vente. Ainsi, le prix en rayon ne change pas (les marges avant restent inchangées) mais l'enseigne encaisse une deuxième marge sur son fournisseur.
Cette pratique était destinée à contourner la loi Galland (1996) qui imposait aux distributeurs de facturer de la même façon tous leurs fournisseurs. La loi visait à mettre sur un pied d'égalité les fournissseurs face aux distributeurs afin que ces derniers - influents - ne pèsent pas trop dans les négociations tarifaires. Les distributeurs ont développé les marges arrières pour continuer à faire jouer la concurrence entre leurs fournisseurs.
De 1997 à aujourd’hui, les marges arrièes sont passées de 22 à 35% du prix de gros net, selon l’Illec (l’institut d’études et de liaison des industries de consommation). Les distributeurs ont ainsi pu reprendre la main sur les négociations.
La loi de modernisation de l'économie (LME) d'août 2008 a tenté d'enrayer le phénomène qui ne profitait pas aux consommateurs. La loi rétablit la liberté tarifaire entre forunisseurs et distributeurs mais ne supprime pas les marges arrières. Selon le 1er bilan de la LME, les marges arrière sont passées de 32% du prix du produit en moyenne en 2008 à 11% en 2009.