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Ces arbitres qui ont agacé joueurs et entraîneurs de Ligue 1

Bartolomeu Varela et Carlo Ancelotti

Bartolomeu Varela et Carlo Ancelotti - AFP

« Un arbitre qui me dit "ferme-la" deux ou trois fois dans le match, c’est la première fois que ça m’arrive ! » Si ces déclarations de François Modesto à l’égard de M. Varela, l’arbitre de Bastia-Evian-TG (1-2), ont marqué la 16e journée de Ligue 1, d’autres hommes en noir ont aussi suscité de vives réactions de joueurs ou d’entraîneurs davantage à cause de leur attitude que de leurs décisions.

Bartolomeu Varela

« M. Varela fait souvent son show.» Visé mercredi soir par les critiques du Bastiais François Modesto, Bartolomeu Varela avait déjà été jugé « arrogant » par le passé. Ce fut notamment le cas en février 2011 à l’issue de Lens-Sochaux (2-3) marqué par l’expulsion de Laszlo Bölöni, alors entraîneur des Sang & Or : « L'arbitre a été arrogant, ça l'a empêché de voir clair, avait soufflé le Roumain, en colère. Sincèrement, je ne comprends pas. Varela m'expulse en me disant : ‘’Je me suis trompé mais je m'en fous !’’».

Tony Chapron

L’un des arbitres les plus critiqués pour sa fermeté voire pour certains pour son arrogance. « Tu vas la fermer ta gueule, toi ! », aurait-il ainsi lancé en 2007 à Cédric Lécluse, alors capitaine de Nancy dans le vestiaire des arbitres. Devant la caméra de Canal + lors d’un Lorient-Caen, Rafik Saïfi avance que ce même arbitre lui a demandé de « fermer sa gueule. » François Modesto (tiens, tiens...), alors à l’AS Monaco, a lui aussi critiqué l’attitude de Tony Chapron. « C'est la première fois en douze ans de carrière que je vois ça. Il y a des mots qui m'ont choqué, agressifs, gênants. L'arbitre nous a envoyés "bouler" plusieurs fois". »

Alors que l’ex-coach de Lille Rudi Garcia, évoque « un manque de psychologie », Olivier Miniconi, président du GFC Ajaccio, enfonce le clou sur RMC après un match de L2 contre Monaco. « M. Chapron s'en est pris à notre directeur de l'organisation et de la sécurité, qui était à côté du banc des délégués, en lui disant : « dégage, va voir le match en tribune. » (…) Je n'ai pas du tout apprécié sa sortie sur le parking, il a nargué les supporters, en prenant le temps de se délecter d'une bouteille d'eau devant les supporters. Je pense que M. Chapron joue un rôle, passe pour l'incorruptible de service, et il est enfermé dans ce rôle. Il se permet de tutoyer les gens. »

Tony Chapron
Tony Chapron © AFP

Gilles Veissière

« Il répondait du tac au tac », se souvient Joël Quiniou, consultant RMC Sport sur l’arbitrage. Gilles Veissière, qui a arrêté sa carrière en 2005, s’est notamment distingué en 2002 lors d’une demi-finale de Coupe de la Ligue houleuse entre le PSG et Bordeaux (0-1). Si Luis Fernandez, alors entraîneur de Paris, est expulsé durant la rencontre pour avoir contesté un peu trop violement auprès du 4e arbitre un penalty en faveur des Girondins, les minutes qui suivent la rencontre se déroulent dans une atmosphère encore plus sulfureuse. Ecœurés, les Parisiens chargent l’arbitre. « M. Veissière, on le connaît, il parle beaucoup, il aime chambrer et il s'en est surtout pris aux joueurs étrangers de l'équipe », lâche le milieu de terrain Jérôme Leroy.

Luis Fernandez qui sera suspendu six mois de banc de touche à cause des incidents à l’issue de ce match (il a bloqué l’arbitre dans le parking pour obtenir des explications), déclarera sur le coup de la colère : « Mes joueurs sont très chauds et très remontés. Je ne répéterai pas les propos tenus par l'homme en jaune. (…) J'avais déjà eu un problème avec lui, il y a six ans, contre Nantes. Il avait expulsé Daniel Bravo et avait tué le match. Ce soir, il nous a refait une « Veissière ». Il va peut-être à la Coupe du monde mais ce n'est pas le numéro un. Dire que c'est ça le top... J'ai de la peine pour les joueurs qu'il va diriger pendant le Mondial. »

Gilles Veissière avec Cyril Jeunechamp et Bruno Rodriguez
Gilles Veissière avec Cyril Jeunechamp et Bruno Rodriguez © AFP

Laurent Duhamel

Plutôt apprécié des acteurs du football, Laurent Duhamel ne s’est pas toujours fait que des amis, notamment à Lens où Gervais Martel a eu bien du mal à digérer la finale de la Coupe de la Ligue perdue en 2008 face au PSG suite à un penalty litigieux transformé par Bernard Mendy à la 93e minute. « C'est vraiment ne pas faire preuve de contrôle de soi et de bon sens que de «foutre en l'air» une finale comme ça, s’emporte alors le président lensois. Les joueurs parisiens n'y sont pour rien. Les arbitres, je n'ai pas l'habitude de parler d'eux, ça leur fait trop de publicité. Mais lui, je ne sais pas, il faut le mettre six mois en National. Je l'ai vu dans les couloirs, je lui ai dit : «vous vous êtes trompé». Il était assez sûr de lui, arrogant. Il m'a dit : « ça m'étonnerait fort» ».

Laurent Duhamel était bien moins tendu au mois de mai dernier pour le dernier match de sa carrière. Equipé d’un micro par Canal+ lors de la rencontre PSG-Montpellier, on l’a ainsi vu très proche des joueurs, volontiers rieur et même un brin chambreur comme lorsqu’Adrien Rabiot tacla Rémy Cabella, tout juste pré-selectionné avec les Bleus pour disputer la Coupe du monde au Brésil : « Fais gaffe, il est pré-selectionné, lance Laurent Duhamel au jeune Parisien. S’il y en a un ou deux qui se blesse, lui il y va au Mondial. Nous deux, on n’ira pas. Tu veux y aller à sa place, c’est ça ? » Et Adrien Rabiot de répondre dans un grand sourire : « Moi, je fais le tournoi de Toulon. »

Laurent Duhamel avec Eden Hazard
Laurent Duhamel avec Eden Hazard © AFP
Aurélien Brossier Journaliste RMC Sport