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Valérie Pécresse "offensive", Michel Barnier "en retrait": qui sort vainqueur du débat LR?

Les cinq candidats ont débattu pendant près de trois heures dimanche soir, principalement sur des thèmes liés à l'immigration et à la sécurité.

Une semaine après un premier débat dont aucun candidat n'était réellement sorti vainqueur, une deuxième édition s'est déroulée dimanche soir sur BFMTV et RMC entre Michel Barnier, Xavier Bertrand, Éric Ciotti, Philippe Juvin et Valérie Pécresse. Près de trois heures de discussions qui ont principalement tourné autour de questions régaliennes, largement consacrées à l'immigration et à la sécurité.

"Les échanges ont été courtois, personne n'a franchement survolé les débats, personne n'a franchement mordu la poussière", estimait ce lundi matin l'éditorialiste politique de BFMTV Matthieu Croissandeau.

Pécresse tire son épingle du jeu

Pour l'éditorialiste, c'est Valérie Pécresse qui s'en est "le mieux tiré", évoquant une candidate qui "avait bossé sa posture, ses propositions, ses punchlines". Un avis partagé par le journaliste politique de BFMTV Benjamin Duhamel, qui a jugé la présidente de la région Île-de-France "très offensive, dès le début notamment sur la question migratoire. Dans un débat sans grande étincelle sur le plan idéologique, elle est celle qui apparaît comme ayant le programme le mieux ficelé", a-t-il ajouté.

"Valérie Pécresse a haussé le niveau notamment par rapport au dernier débat, où elle avait déjà été bonne sur le fond", jugeait dimanche soir l'éditorialiste politique de BFMTV Amandine Atalaya.

Pour elle, l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a fait preuve de "davantage d'énergie, de précision, de dynamisme".

Barnier en retrait

A contrario, si Michel Barnier s'est montré plus piquant à certains moments, Philippe Corbé, chef du service politique de BFMTV, l'a parfois trouvé "en retrait" lors de ce deuxième débat, avec moins d'énergie que d'autres, et notamment Valérie Pécresse et Xavier Bertrand".

L'ancien négociateur du Brexit pour l'Union européenne, qui serait soutenu par nombre de patrons de fédérations, a "essayé en effet d'être offensif, d'être à l'attaque (...) mais néanmoins il a beau tenter, il a du mal à convaincre qu'il a la puissance, la force pour incarner une droite qui gagne", abonde Amandine Atalaya.

"Michel Barnier est apparu en difficulté. Il comptait sur ce deuxième débat pour essayer de corriger ce qui n'avait pas marché, à l'occasion du premier notamment, le fait qu'il était apparu sur la défensive. À part sur les sujets internationaux où il est très à l'aise, il a eu du mal à dissiper le flot et à apparaître comme un candidat dynamique", analyse Benjamin Duhamel.

"À mes yeux, il était un peu à la peine, il est passé à côté de son débat", complète Matthieu Croissandeau.

Bertrand en challenger?

Xavier Bertrand, qui serait lui le candidat préféré des Français à droite, apparaîtrait à mi-chemin entre ses deux rivaux.

"Il ne s'est pas planté hier, il ne s'est pas particulièrement distingué", résume Matthieu Croissandeau.

Un candidat "solide sur le pouvoir d'achat mais un peu effacé sur les questions sécuritaires par rapport à Éric Ciotti", qui n'a toutefois "pas commis d'erreur", selon Benjamin Duhamel. Un débat "mieux que le précédent" pour le président de la région Hauts-de-France, estime Amandine Atalaya, où il a fait montre de moins de crispation et davantage d'offensivité.

"Mais néanmoins, il a beau tenter, il a du mal à convaincre qu'il a la puissance, la force pour incarner une droite qui gagne", selon l'éditorialiste.

Un débat qui ne préfigure pas les futurs résultats du congrès LR, qui se tiendra du 1er au 4 décembre prochains. Deux autres rencontres auront encore lieu d'ici au congrès, les 21 et 30 novembre.

"Au vu du peu de différence qu'il y a entre les candidats, tous d'accord pour plus de fermeté c'est sûr, difficile de savoir ce que privilégieront les adhérents. Est-ce que c'est l'envie de gagner, est-ce que c'est la loyauté? On perçoit des tendances mais pas encore de dynamique de fond", tranche Benjamin Duhamel.
Clarisse Martin Journaliste BFMTV