Dijon / Rennes Suicide d’une Dijonnaise, étudiante à Rennes : sa famille dénonce une pression trop forte

Alexia Cote avait 20 ans et était une brillante étudiante en droit à Rennes. Le 15 avril, cette Dijonnaise a pourtant décidé d’en finir avec la vie, rongée par la pression et le stress. Ses parents dénoncent un manque d’accompagnement de la faculté.
Le Bien Public - 13 mai 2021 à 06:00 - Temps de lecture :
Alexia Cote avait 20 ans et était une brillante étudiante en magistère juriste d’affaires franco-britannique à Rennes.  Photo  Famille Cote
Alexia Cote avait 20 ans et était une brillante étudiante en magistère juriste d’affaires franco-britannique à Rennes.  Photo Famille Cote

Le suicide d’Alexia Cote, une Dijonnaise de 20 ans, avait été passé sous silence par sa faculté de droit à Rennes. Il a fallu un mail anonyme à la rédaction de nos confrères de Rennes Infos Autrement pour que le drame soit révélé, il y a quelques jours. La jeune femme avait été retrouvée pendue dans son studio rennais par une de ses professeures d’anglais, inquiète de son absence en visioconférence, le 15 avril. Elle n’a laissé aucune lettre pour expliquer son geste, selon nos confrères de 20 Minutes.

Les deux médias rennais sont parvenus à joindre, à Dijon, Christophe Cote, le père d’Alexia. Lui et son épouse cherchent à comprendre comment leur fille unique, brillante étudiante en magistère juriste d’affaires franco-britannique (filière d’élite), a pu commettre cet acte désespéré.

« Le soir du décès de notre enfant (ils l’ont appris dix heures après), la principale préoccupation de l’université n’était pas de connaître les raisons d’un tel acte. L’important était ailleurs. Ils ont fait le nécessaire pour que rien ne sorte dans les médias et n’entache cette prestigieuse vitrine de l’université de Rennes 1 », a-t-il déclaré à Rennes Infos Autrement.

« On n’a rien trouvé d’autre qu’une étudiante surmenée »

Ses parents dénoncent une forte pression sur les élèves et un manque d’accompagnement de la fac, surtout en cette période de Covid. Plusieurs étudiants et membres de l’encadrement critiquent aussi la gestion calamiteuse du cas d’Alexia. Selon Christophe Cote, par deux fois, sa fille aurait signalé son mal-être par des lettres à sa directrice de magistère.

« Elle n’a vu personne, ni même un psychologue ou encore une infirmière », explique le papa. « Elle avait été en revanche voir un médecin à Dijon et un autre sur Rennes. Elle avait aussi rencontré, le mardi précédant son geste, une psychologue, mais de la part de la faculté et de l’encadrement, il n’y a jamais eu de soutien. »

« Elle était la seule de Dijon à avoir passé les sélections pour ce magistère ; malheureusement, elle ne savait pas qu’elle signait là son arrêt de mort », estime son père. Le matin de sa mort, Alexia avait reçu des notes, dont « un 8 sur 20 ». « On leur met une telle pression ! Ils n’ont pas de vie », explique à 20 Minutes une membre de l’encadrement. « On a fouillé pour savoir ce qui avait pu se passer. On n’a rien trouvé d’autre qu’une étudiante surmenée », résume son père.

Nos confrères expliquent qu’après le drame, l’université a semblé minimiser l’impact d’un tel acte auprès de ses étudiants. Elle aurait donné pour consigne de ne rien dire aux élèves. Une cellule psychologique a été ouverte pour les camarades de promo d’Alexia, quatre jours après sa mort. Plusieurs ont traversé la France pour assister à ses obsèques célébrées à Dijon.