TVA : la fraude qui coûte très cher au Maroc

10 avril 2024 - 09h30 - Maroc - Ecrit par : A.P

La fraude à la TVA coûte chaque année entre 1 et 1,2 milliard de dirhams à l’État, a révélé Younes Idrissi Kaitouni, le directeur général des Impôts (DGI), lors de la présentation de son plan stratégique pour la période 2024-2028.

L’administration fiscale a déjà pris des mesures pour lutter contre les fraudes qui créent d’importantes pertes pour l’État. Des pertes estimées entre 1 et 1,2 milliard de dirhams, fait savoir le directeur général des impôts qui assure que la DGI travaille à la mise en place d’un régime fiscal simple et cohérent pour permettre à tous les contribuables de remplir leurs obligations fiscales sans difficultés. Mais en même temps, la DGI ne manquera pas de renforcer sa lutte contre la fraude fiscale. Dans ce sens, elle va œuvrer pour l’enrôlement des opérateurs informels dans l’économie formelle.

Le nouveau plan stratégique de la DGI vise à faciliter aux contribuables l’accès à l’impôt. Il repose sur six axes principaux, dont l’un des plus importants reste le renforcement de la mobilisation de ressources fiscales. « En alignant les priorités stratégiques de la DGI avec sa mission, sa vision et ses valeurs, le plan 2024-2028 trace la feuille de route pour la période de planification afin d’atteindre les objectifs définis et les résultats attendus », a expliqué Younes Idrissi Kaitouni dans un entretien à L’Économiste.

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Le premier axe concerne l’identification de toute non-conformité et l’interpellation du contribuable en irrégularité. Il vise à améliorer la fiabilité et l’exhaustivité du registre des contribuables. Le deuxième axe vise le renforcement des relations de confiance et la promotion du civisme fiscal. Des actions de sensibilisation seront menées dans ce sens. Le troisième axe est consacré à la consolidation de la sécurité juridique et au renforcement de la présence de la DGI sur la scène fiscale internationale.

Les autres axes concernent le renforcement des capacités de la DGI, en termes de ressources humaines de qualité et de structures adaptées, en vue de garantir une gestion exemplaire, efficace et efficiente. « À défaut de rendre l’impôt agréable, efforçons-nous de le rendre facile et accessible », a fait savoir le directeur général des impôts, mettant en avant la nouvelle dynamique d’accompagnement et de conseil des contribuables afin de leur éviter de tomber dans les pièges des intermédiaires.

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