Turbulences en vue sur le marché du pétrole ? La Libye a annoncé la suspension des exportations d'or noir depuis un important terminal. "L'état de force majeure est décrété à partir du 19 avril sur le terminal pétrolier d'al-Hariga (est)" en raison de "l'interruption de la production et de l'exportation de pétrole brut", a indiqué l'entreprise publique basée à Tripoli dans un communiqué. L'état de force majeure permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison.

Selon l'entreprise, cette mesure est la "conséquence du refus, depuis de longs mois, de la Banque centrale de débloquer le budget du secteur pétrolier", vital pour l'économie à genoux du pays. Des tensions persistent entre le gouverneur de la Banque centrale et le patron de la NOC. L'entreprise accuse régulièrement l'institution de "politiser" le secteur pétrolier "en contrôlant illégalement les fonds de l'État". Cette situation a "exacerbé les difficultés et l'endettement de certaines entreprises", succursales ou filiales de la NOC, "incapables de respecter leurs engagements financiers et techniques", ajoute la compagnie.

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"Les fonds reçus à ce jour représentent moins de 2% des besoins de la NOC et de ses succursales (...) pour 2021", regrette-t-elle. Parmi les entreprises affectées figure l'Arabian Gulf (AGOCO), "contrainte de réduire sa production de brut d'environ 280.000 barils par jour". La Libye, qui dispose des réserves les plus abondantes d'Afrique, tente de s'extirper d'une décennie de chaos depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, avec la récente installation d'un gouvernement unifié pour mener la transition jusqu'à des élections en décembre.

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Après la signature d'un cessez-le-feu en octobre et la levée, par la NOC, de l'état de force majeure sur toutes les installations pétrolières du pays, la production a rebondi, pour atteindre en décembre 1,2 million de barils par jour, soit dix fois plus qu'au trimestre précédent. Depuis, elle s'est stabilisée mais reste en deçà des niveaux d'avant-guerre (1,6 million de barils par jour). Jeudi, la NOC avait annoncé une hausse record des revenus générés par la vente d'hydrocarbures, qui ont dépassé les 2 milliards de dollars en mars.