Les chauffeurs de taxi accumulent les kilomètres à un rythme proprement effarant pour le commun des mortels : 70.000 kilomètres en moyenne par an, selon les organismes représentatifs de cette profession mise à mal par la concurrence des Voitures de Tourisme avec Chauffeur, les fameuses VTC. Ainsi que le rappelle l'hebdomadaire Auto Plus dans son édition du 15 janvier 2015, certaines voitures roulent davantage, aux mains de chauffeurs qui se relaient au volant nuit et jour.
Forcément, le chauffeur professionnel redoute l'immobilisation inopinée de son véhicule. Pour celui qui ne peut compter sur une voiture de remplacement, la panne est synonyme de manque à gagner. D'où l'importance de la qualité du service qu'assurent les représentants du constructeur à ces clients un peu particuliers.
C'est d'ailleurs parce qu'ils savent pouvoir compter sur une prise en charge rapide que les artisans taxi continuent d'accorder leur confiance à Mercedes-Benz. Car si l'on en croit l'enquête publiée par l'hebdomadaire Auto Plus dans son édition du 15 janvier, ils rencontrent fréquemment des avaries au volant de leurs Mercedes Classe C et Classe E. La première hérite de la note de 7 points sur dix, la seconde de 7,7/10, lorsque les Renault Scénic et Mégane reçoivent 8 points, les Skoda Octavia et Superb 8,4 points et la Toyota Prius 9,6 points (la meilleure note du classement). Il n'y a que les Citroën C4 Picasso (6,9 points), Volkswagen Caddy (5,7), Nissan Qashqai (5,5 points) et Honda CR-V (5,3 points) pour faire moins bien que la Mercedes Classe C. Dur.
Le SAV fait passer la pilule d'une fiabilité aléatoire
Les choses s'améliorent pour la marque allemande à l'issue du second sondage de l'enquête Auto Plus. A la question de savoir s'ils rachèteraient la même voiture, 85 % des possesseurs de taxi Mercedes-Benz ont répondu oui, après Volvo (90 %) et Toyota (95 %). Peugeot et Skoda arrivent juste après (oui à 70 %), suivis de Renault (65 %), Volkswagen (60 %) et Citroën (50 %). La qualité du service après-vente sert donc à rendre plus tolérable des pannes dont les Mercedes d'antan ne souffraient pas. Il aide à préserver la rentabilité d'un véhicule qu'ils considèrent comme une machine-outil.
L'enquête d'Auto Plus rappelle que la mauvaise réputation des voitures françaises n'est pas sans fondement. Renault pâtit aujourd'hui encore de la fiabilité désastreuse des Laguna II et Espace IV du début des années 2000. Pourtant, les chauffeurs qui ont fait le pari d'un Scénic III (la génération actuelle) ou d'une Mégane III n'ont pas eu à le regretter : ces deux modèles finissent quinzièmes ex aequo de l'enquête fiabilité, devant les Ford Mondeo et C-Max, les Coréennes Hyundai i40 et Kia Cee'd (au coût d'entretien trop élevé), qui précèdent elles-mêmes la Mercedes Classe E. Les Peugeot 308 et 508 font mieux encore que les Renault en terminant respectivement quatorzième et douzième de cette étude.
Les Françaises mieux considérées que par le passé
L'opinion favorable qu'ont les taxis des Peugeot et des Renault récents n'a pas encore déteint sur l'Homme-de-la-Rue qui continue à placer les marques allemandes loin devant. Preuve qu'il faut des années, sinon des décennies pour se forger l'image d'un constructeur rigoureux. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les professionnels de la route sont plus prompts à réviser leur opinion sur les produits d'une marque. Sans doute parce qu'il leur suffit de peu de temps pour évaluer l'endurance réelle d'un véhicule et qu'ils accordent crédit à l'expérience de leurs confrères artisans.
Si les jugements des chauffeurs vont à l'encontre de pas mal d'idées reçues, ils confirment aussi la supériorité des hybrides Toyota, comme lors de la précédente édition, en 2013. "Prius, Prius+ et Auris Hybride font l'unanimité", écrit Auto Plus : "les chauffeurs nous déclarent ignorer outrageusement les gros ennuis ! Tous se réjouissent de la longévité de disques et plaquettes de frein (120.000 km et plus). Le principe même du bloc électrique (frein moteur important en ville) en est la cause. Mention également aux modèles traditionnels de la marque (RAV4, Verso, Avensis), tous très bien notés."
Le filtre à particules pose problème
Parmi les défaillances les plus fréquentes et les plus intolérables, les chauffeurs de taxi citent de plus en plus souvent la batterie, clairement sous-dimensionnée sur certains véhicules. L'embrayage résiste mal aux défaillances du volant moteur bimasse auquel il est accolé (les particuliers en savent quelque chose, eux aussi) et la gestion de la boîte automatique ne tient pas toujours sur la durée.
S'il est un organe dont on peut être assuré qu'il ne tiendra pas la distance annoncée, c'est le filtre à particules. A en croire les taxis, il s'encrasse très rapidement et réclame de fréquents passages à l'atelier. Trop sans doute pour ces professionnels dont Auto Plus suggère qu'ils ne remplacent pas toujours le FAP une fois hors d'usage. Pas très propre, tout cela.