L’émission vedette de France 2 présentée par Elise Lucet, Cash Investigation, s’est fait taclée par le Comité relatif à l’honnêteté, l’indépendance, le pluralisme de l’information et des programmes de France Télévisions. Cette instance, présidée par l’universitaire Sophie Jehel, a rendu le 23 septembre un avis à propos de l’émission intitulée "Egalité hommes-femmes: balance ton salaire", une enquête de Zoé de Bussierre diffusée le 19 mai dernier en prime time. L’émission mettait en cause l’inégalité salariale à la Caisse d’Epargne d’Ile-de-France, en reprenant les arguments de la CGT.
Action de groupe menée par la CGT
L’affaire intervient à un moment clé, puisque le syndicat, après une mise en demeure, vient d’assigner officiellement en justice la banque pour discrimination envers les femmes dans le cadre d’une action de groupe. Une première juridique permise par une loi de 2016, qui autorise les syndicats a mener une action de groupe, notamment en cas de présomption de discrimination au travail. De façon assez surprenante, le comité d’éthique de France Télévisions fait référence à cette procédure inédite en expliquant "que la présentation des faits par Cash Investigation correspond pour l’essentiel aux arguments de la CGT dans son action de groupe. Le syndicat est minoritaire dans l’entreprise, et selon les plaignants, n’a pas signé l’accord d’entreprise relatif à l’égalité femmes/hommes."
Différence de salaire de 18%
L’émission vedette de France 2 présentée par Elise Lucet, Cash Investigation, s’est fait taclée par le Comité relatif à l’honnêteté, l’indépendance, le pluralisme de l’information et des programmes de France Télévisions. Cette instance, présidée par l’universitaire Sophie Jehel, a rendu le 23 septembre un avis à propos de l’émission intitulée "Egalité hommes-femmes: balance ton salaire", une enquête de Zoé de Bussierre diffusée le 19 mai dernier en prime time. L’émission mettait en cause l’inégalité salariale à la Caisse d’Epargne d’Ile-de-France, en reprenant les arguments de la CGT.
Action de groupe menée par la CGT
L’affaire intervient à un moment clé, puisque le syndicat, après une mise en demeure, vient d’assigner officiellement en justice la banque pour discrimination envers les femmes dans le cadre d’une action de groupe. Une première juridique permise par une loi de 2016, qui autorise les syndicats a mener une action de groupe, notamment en cas de présomption de discrimination au travail. De façon assez surprenante, le comité d’éthique de France Télévisions fait référence à cette procédure inédite en expliquant "que la présentation des faits par Cash Investigation correspond pour l’essentiel aux arguments de la CGT dans son action de groupe. Le syndicat est minoritaire dans l’entreprise, et selon les plaignants, n’a pas signé l’accord d’entreprise relatif à l’égalité femmes/hommes."
Différence de salaire de 18%
Le comité, qui n’a pas de pouvoir de sanction, va même plus loin en publiant une forme de jugement sur le fond. Selon l’avis, "le chiffre de 18% (de différence de salaire selon le genre NDLR) n’apparait pas comme de nature à mesurer l’existence d’une discrimination salariale fondée sur le sexe comme cela a été dit, et pour laquelle la Caisse d’Epargne d’Ile-de-France n’apparait pas mériter d’être particulièrement citée en mauvais exemple: l’introduction de l’émission notait ainsi que selon l’INSEE les hommes ont d’une manière générale un salaire supérieur aux femmes de 22,8%".
Témoignage de huit salariées
Un point de vue que ne partage naturellement pas la CGT. Selon le délégué syndical central CGT à la Caisse d’Epargne d’Ile-de-France Bernard Dantec, cité par Le Monde, la discrimination envers les salariées de la Caisse d’épargne Ile-de-France revêt un caractère systémique: "La maternité et le temps partiel sont clairement des freins à la carrière des femmes. Chez nous, une femme qui a un enfant aura trois ans de retard sur sa carrière. Il n’y a que 25% de femmes cadres supérieures". Le syndicat, qui s’est fait épauler par quatre cabinets d’avocats et va fournir le témoignage de huit salariées s’estimant victimes de discrimination a calculé "qu’il y a en moyenne 700 euros de différence mensuelle de salaire entre les hommes et les femmes qui travaillent dans l’entreprise."
Accord signé et resigné par les syndicats
Une allégation "complétement mensongère qui repose sur une manipulation des chiffres" selon la direction de la banque, qui rappelle dans un communiqué que la question "a fait l’objet d’échanges lors de 11 réunions du Comité social et économique depuis 2019 en présence de toutes les organisations syndicales". L’accord sur l’égalité professionnelle a été signé en 2015, renouvelé en 2018 par la CFDT, la CGC et Sud explique encore la Caisse d’Epargne qui demande réparation du préjudice subi par cette "campagne de communication orchestrée à des fins purement politiques."
Méthodologie statistique
Prudent, le Comité d’éthique de France Télévisions "ne minimise pas la complexité que représentent aux téléspectateurs des éléments de méthodologie statistique, et de ce qu’ils permettent de mesurer". Au fait, le principal reproche fait à l’émission n’est pas d’avoir repris les arguments et les chiffres de la CGT mais une forme de subjectivité: "Le reportage aurait pu être davantage équilibré dans la présentation des points de vue en présence. Cette exigence n’est que renforcée par la complexité des enjeux présentés."
Fin de mandat
Outre Sophie Jehel, le comité est composé de Francis Balle, autre universitaire de renom, de l’avocate Christine Chanet, du conseiller d’Etat Stéphane Hoynck et de la journaliste Monica Maggioni. Cette dernière, selon le rapport annuel du Comité, n’y a jamais siégé. Le renouvellement du comité, prévu pour fin mars 2020 a été repoussé en raison de la crise sanitaire précise le même document accessible sur le site de France Télévisions.
A la suite de cette mise en cause, la rédaction de Cash Investigation a souhaité y répondre en apportant un certain nombre de précisions.