Besançon | Faits divers Son chien guide d’aveugle se fait attaquer par deux molosses
Martine Billion est sous le choc, même si elle n’en fait rien paraître. Elle ne cesse de toucher Méryl, son chien guide d’aveugle berger blanc suisse de 4 ans bientôt, pour s’assurer qu’il est bien à ses côtés, vivant. Il revient de loin. Vendredi après-midi, au retour d’une promenade avec sa maîtresse malvoyante dans un quartier tranquille de Besançon, il s’est fait sauvagement attaquer par deux molosses.
« J’ai entendu une cavalcade et ressenti une grosse secousse », se rappelle-t-elle avec effroi. « Et puis, l’horreur. Mon chien était secoué de tous côtés et hurlait. J’ai tout lâché. J’étais complètement impuissante. Un témoin de la scène m’a raconté que les deux amstaffs (croisement entre bulldogs et terriers) , se sont jetés sur lui et qu’il n’a rien pu faire d’autre que de se mettre sur le dos. L’un des chiens attaquants l’a pris à la gorge, l’autre au dos. »
La vie sauve, grâce à son collier et à son harnais
Le terrible vacarme a alerté les propriétaires. Ils ont retiré leurs bêtes de leur proie avec quelques difficultés, en les tirant par les pattes arrière, toujours selon le témoin de la scène. Martine Billion et Méryl sont rentrés à la maison avec l’aide du voisinage, puis conduits chez le vétérinaire par un ami. Le praticien a relevé au moins sept morsures, dont une qu’il a fallu recoudre près de l'oreille droite.
« Il a eu la vie sauve grâce à son collier métallique et à son large et épais harnais de travail, m’a-t-on indiqué », poursuit Martine Billion. « Un éducateur de l’ Ecole alsacienne de chiens guides d’aveugles, à Cernay (68) , viendra le chercher lundi. Il va retourner dans sa famille d’accueil d’origine, puis verra un comportementaliste qui jugera, selon le degré de son traumatisme, s’il peut revenir chez moi, ou pas. »
Elle s’arrête de parler quelques instants, le temps de reprendre contenance. « C’est mon compagnon d’autonomie », souffle-t-elle. « J’espère qu’il reviendra. Il connaît mes habitudes. » Elle entend profiter de ce dimanche pour lui prodiguer toutes les caresses et friandises dont il raffole. Et le serrer encore dans ses bras.