Savoie : ce que l'on sait du crash d'un hélicoptère, qui a fait cinq morts et un blessé

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Jean-Luc Boujon, avec AFP, édité par Mathilde Durand , modifié à

Mardi soir, un hélicoptère de la compagnie privée Service aérien français (SAF) s'est écrasé, faisant cinq morts et un seul survivant, le pilote. Ce dernier, grièvement blessé, a donné l'alerte et a été évacué dans la soirée, au terme d'une opération de sauvetage complexe. Gérald Darmanin se rend sur place. 

Un hélicoptère de secours en montagne s'est écrasé pour des raisons encore inconnues, mardi soir, à 1.800 mètres d'altitude en Savoie, faisant cinq morts et un seul survivant, le pilote, grièvement blessé et en état d'urgence absolue. L'hélicoptère, un Airbus EC135 de la compagnie privée Service aérien français (SAF), s'est crashé vers 19 heures, avec à son bord quatre de ses employés et deux secouristes de la CRS Alpes, un brigadier et un capitaine, sur la commune de Bonvillard, à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest d'Albertville.

Une opération de secours dans des conditions difficiles

"Dès que l'alerte a été donnée, c'est-à-dire aux alentours de 19 heures, l'ensemble de la chaîne de secours s'est mis en branle. Nous avions eu une information par le pilote de l'hélicoptère qui avait été éjecté et qui a pu communiquer avec sa société, la SAF. Le contact a été maintenu à plusieurs reprises avec le pilote", a expliqué le préfet de Savoie, Pascal Bolot. L'accident est survenu sur une façade boisée du massif du Grand Arc, à un moment où les conditions météorologiques étaient difficiles, a également précisé la gendarmerie. La zone du crash était enneigée avec plus de 40 centimètres sur place et le brouillard et la pluie ont rendu la visibilité aléatoire.

© Jean-Luc Boujon/Europe 1.

Une opération de secours a été rapidement mise en place, avec le peloton de gendarmerie de Savoie, pour retrouver le pilote. Près de vingt-cinq membres des secours en montagne et 15 sapeurs-pompiers étaient aussi présents en renfort. "L'accès était particulièrement difficile. Les militaires du peloton de gendarmerie de montagne ont été rapprochés grâce à un héliportage et un hélitreuillage, et ils ont terminé leur mission à pied. Ils ont fouillé la zone, ont trouvé le pilote à 21h15. A proximité, l'hélicoptère crashé et à l'intérieur les autres personnes étaient à bord, décédées", a souligné Pascal Bolot. Le survivant a été transporté à l'hôpital de Grenoble, dans un état d'urgence absolue. Il souffre de plusieurs fractures aux membres inférieurs et au bassin. 

Une enquête ouverte

Le préfet, qui n'a pas avancé d'hypothèse sur les raisons de l'accident, a indiqué qu'une enquête avait immédiatement été ouverte par la procureure d'Albertville Anne Gaches afin de faire la lumière sur les circonstances du crash. Sur Twitter, le BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses) a annoncé l'ouverture immédiate d'une enquête, et prépare l'envoi d'une mission sur place.

Visiblement, l'équipage était parti pour un vol d'entraînement. Dans un tweet rendant hommage aux membres de la CRS Alpes décédés - un capitaine de 45 ans, chef de la compagnie, et un brigadier de 39 ans - la police nationale a précisé qu'ils avaient péri lors d'une mission d'entraînement de secours en montagne. Rencontrés par Europe 1, les membres de la compagnie étaient particulièrement marqués. 

Gérald Darmanin se rend sur place

"Pour sauver des vies, ils prennent tous les risques", a rapidement réagi sur Twitter le président Emmanuel Macron dans un hommage aux secouristes décédés.  "Soutien de la Nation aux familles, amis et collègues de ces héros français", a-t-il ajouté, alors que le Premier ministre Jean Castex s'est "incliné devant la douleur de leurs proches, de leurs camarades de la CRS Alpes, et de tous les membres du secours aérien français". Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu'il se rendrait sur place ce mercredi.

Sur Europe 1, Marlène Schiappa a adressé un "hommage appuyé" pour les cinq victimes. "Cinq grands professionnels, mais aussi pour tous ceux qui, au péril de leurs vies, s'engagent pour des opérations de sauvetage, de protection", a ajouté la ministre chargée de la Citoyenneté. "Je voudrais bien sûr adresser une pensée au pilote qui est dans un état critique à l'heure actuelle". 

Les familles des victimes sont arrivées ce mercredi au siège du SAF (anciennement Secours aérien français), une entreprise privée créée en 1979, qui possède une quarantaine d'hélicoptères. La SAF intervient dans toutes les Alpes, à Paris et dans le Sud-Ouest et emploie 300 personnes.