Emmanuel Macron : ce « pacte » qu’il aurait voulu cacher

Alexandra Tizio | à 22h13 - Mis à jour le lun. 11 novembre 2019 à 22h54

Dans son livre "Noël à Chambord" (Éd. Grasset), Émilie Lanez revient sur le "Pacte de Chambord" qu'Emmanuel Macron aurait préféré garder secret en décembre 2017, mais qui a finalement joué en sa faveur pendant la crise des Gilets jaunes.

Emmanuel Macron l'a échappé belle. Le week-end du 15 décembre 2017, le président de la République célébrait son quarantième anniversaire et fêtait Noël avant l'heure, au château de Chambord avec sa famille. Son épouse et lui-même avaient dormi deux nuits au sein de la Maison des réfractaires, aux abords du bâtiment construit à la demande de François Ier. Le premier soir de ce séjour dans le Loir-et-Cher, le chef de l'État a conclu une alliance politique secrète avec des chasseurs, dans la plus grande discrétion - ou presque.

À travers son ouvrage intitulé Noël à Chambord (Éd. Grasset) et dont Vanity Fair dévoile quelques extraits, Émilie Lanez revient sur cette soirée organisée par Willy Schraen, président de la Fédération nationale de la chasse, Jean d’Haussonville, directeur général du domaine national de Chambord et Thierry Coste, lobbyiste des chasseurs. Dans la forêt, les chasseurs avaient étalé leur tableau de chasse de la journée, pour le présenter fièrement au pensionnaire de l'Élysée. "Pour la première fois depuis près d’un demi-siècle, un président de la République participe à un tableau de chasse, où le sang coule dans la terre et la viande gèle", écrit l'auteure. Si l'Élysée avait donné l'ordre qu'aucune photo de cette cérémonie ne soit prise, un cliché avait fuité sur le compte Twitter des Chasseurs de France. "Le président de la République était au @domainechambord ce soir. Il a salué la contribution de #lachasse à la #nature", était-il écrit en légende de la publication. Un "pacte" qui a suscité la polémique à l'époque où la protection des animaux est au cœur des débats, mais qui a également joué en la faveur d'Emmanuel Macron un an plus tard.

Lorsque la crise des Gilets jaunes a éclaté fin 2018, les chasseurs étaient prêts à rejoindre, plus violents que jamais, le mouvement. Heureusement pour Emmanuel Macron, Willy Schraen les en a dissuadés. "Si j’avais pas stoppé tout de suite, ils étaient 500 000 sur les ronds-points et y aurait eu des gars armés. J’ai beaucoup parlé, beaucoup écrit, mes gars ils étaient tous gilets jaunes au début, tous. Mais eux, ils ont des fusils", assure-t-il auprès de la journaliste. Grâce au "Pacte de Chambord", le mari de Brigitte Macron a échappé à des manifestations bien plus dangereuses.

Crédits photos : Bestimage

A propos de


gal

Frédéric Beigbeder : “Le jour où je me suis retrouvé entre la vie et la mort à cause de la drogue”

Autour de Emmanuel Macron