Le 7 septembre 2019, au lendemain de son arrivée à Madagascar pour une visite de deux jours, le pape François s’est rendu au palais présidentiel d’Iavoloha, à Antananarivo. Là, il a encouragé les autorités malgaches à lutter contre la corruption et à respecter la société civile, mais aussi à « favoriser les conditions d’un développement digne et juste ».

Cinq jours plus tard, de retour au Vatican après être passé par l’île Maurice, le pape a adressé un messageaux jeunes et aux acteurs du monde de l’éducation pour les convier à un événement mondial, le 14 mai 2020, à Rome, ayant pour thème : « Reconstruire le pacte éducatif mondial ».

Le pape y rappelle l’urgence d’une « éducation plus ouverte et plus inclusive (…) pour former des personnes mûres, capables de surmonter les morcellements et les oppositions, et recoudre le tissu des relations en vue d’une humanité plus fraternelle ».

« Phare de l’Afrique »

Cet appel du pape, combiné à sa récente visite à Madagascar, a donné une impulsion à l’Université catholique de Madagascar (UCM), dix ans après sa création en 2010 sur les bases d’un institut de formation au sein du Grand séminaire d’Antananarivo.

Le 7 novembre, l’université a en effet présenté, dans un texte « fondateur » de cinq pages, son Pacte éducatif 2020-2030. L’objectif est pour le moins ambitieux : faire entrer l’UCM dans le « top ten » des universités africaines, et même en faire un « phare de l’Afrique ». Madagascar est aujourd’hui l’un des pays les plus pauvres du monde.

Ce pacte éducatif, qui se fonde sur « l’unité de la vie et des études, des savoirs et des valeurs, de la foi et de la raison », se veut une réponse concrète à l’appel du pape pour la formation d’une « humanité plus fraternelle ».

Un contrat sur dix ans

« L’UCM est pour nous ce lieu de naissance, de renaissance pour devenir « un homme nouveau » (Paul). Notre formation ne se réduit plus à la seule étude théorique et cérébrale d’une science (théologie, droit, économie, gestion, philosophie, psychologie…) en vue d’une future réussite professionnelle. On apprend à l’UCM à être disciple du Christ. »

Signé par le recteur de l’UCM Marc Ravelonantoandro, le vice-recteur, les enseignants, le personnel et les étudiants, ce pacte éducatif se veut l’équivalent d’un contrat ou d’une charte, qui engage l’établissement pour les dix prochaines années.