Coronavirus : l'hôpital de Montauban prêt à accueillir ses premiers patients

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  • L'hôpital de Montauban est en "deuxième ligne" en cas d'épidémie de coronavirus.
    L'hôpital de Montauban est en "deuxième ligne" en cas d'épidémie de coronavirus. DDM ARCHIVES
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Philippe Cahue, avec Magalie Lépinoux

l'essentiel L’hôpital de Montauban, siège du Samu 82, est déclaré "en deuxième ligne" par le ministère de la Santé face à la crise du coronavirus. Dès lundi 2 mars, il sera habilité à recevoir des patients atteints du Covid-19. Aucun cas n’est pour le moment déclaré en Tarn-et-Garonne. 

Pour accueillir les éventuels malades atteints en Tarn-et-Garonne du coronavirus, ils sont jusqu’à dimanche 1er mars automatiquement transportés sur le CHU de Toulouse. À compter de lundi 2 mars, les patients seront gardés et traités directement à l’hôpital de Montauban. Ce centre hospitalier, siège du Samu 82, fait partie des 70 établissements activés cette semaine pour augmenter les capacités de réponse si l’épidémie gagne du terrain. "Deux lits en pédiatrie sont prêts, comme deux autres dans le service des maladies infectieuses et deux autres de plus en réanimation, liste Pierre Mardegan, chef des urgences et du Samu de Tarn-et-Garonne. Pour le moment, nous comptons aucun cas avéré dans le département. Nous nous tenons prêts à faire face si les choses évoluent." Si les six lits préparés ne suffisent pas, l’hôpital de la cité d'Ingres pourrait très rapidement mettre à disposition des urgences vingt lits dans le cadre d’un déclenchement du "plan blanc".

"Des personnes appellent pour savoir si elles peuvent manger chinois"

Aux urgences, la problématique actuelle est surtout liée à l’augmentation d’appels de personnes inquiètes au retour d’un pays à risque. "Une plateforme téléphonique est bien en place au niveau national mais quand les délais d’attente sont trop longs, les gens téléphonent au 15, précise M. Mardegan. Le Samu reste le premier interlocuteur en cas de doute : le médecin urgentiste mène un interrogatoire médical. Si c’est un cas suspect, il sera testé. Mais à la régulation du Samu, il faut faire la part des choses face à de telles demandes et d’autres plus farfelues. Des personnes appellent le 15 pour savoir si elles peuvent manger chinois ou porter un vêtement fabriqué en Asie. C’est assez chronophage."

Jeudi 27 février, entre minuit et 14 heures, 26 appels en rapport avec le coronavirus ont été traités à la régulation du Samu. Même si ce chiffre est finalement assez stable par rapport aux derniers jours, une assistante de régulation et un médecin régulateur viennent de renforcer les équipes de la plateforme 3S (samu, sapeurs-pompiers, social).

Les urgentistes attendent désormais la fin de la grippe saisonnière prévue d’ici la fin mars pour y voir plus clair. Le coronavirus n’offre pour le moment que très peu de visibilité avec des délais d’incubation assez aléatoires et une résistance au virus bien différent d’un individu à un autre. Seule la vigilance reste de mise.

Dans les pharmacies, les ventes de gels hydroalcooliques s'envolent

Depuis le début de la semaine, les clients affluent dans les pharmacies pour se procurer du gel hydroalcoolique. Dans certaines officines les ventes quotidiennes ont triplé. "Les clients achètent jusqu’à deux et trois flacons à la fois", remarque Alain Mhanna, titulaire de la pharmacie de la mairie à Caussade et conseiller ordinal de l’Ordre des pharmaciens en Tarn-et-Garonne. Cette officine, comme celles de Castelsarrasin et Moissac ne sont pas encore en rupture. À Montauban, par contre, bon nombre de rayons sont vides. "Face à l’emballement de la population, la cadence de distribution et de production s’avère insuffisante, souligne Camille Muel, titulaire de la pharmacie Lafayette des allées. Mais des réapprovisionnements arrivent."

Sur la vitrine de la pharmacie de la préfecture, en la cité d'Ingres, une affichette annonce : "Plus de masques". Le stock est épuisé comme partout. "Les demandes sont nombreuses, constate Emmanuelle Chavant, titulaire de l’officine. Ils ont entendu à la télévision que l’Etat allait débloquer son stock et, effectivement, nous devrions être réapprovisionnés semaine prochaine mais nous ne pourrons en remettre qu’aux personnels de la santé porteurs d’un bon."

Ces derniers les délivreront aux personnes à risque : les malades. Ceci afin d’éviter les contaminations par la dispersion des particules virales dans l’atmosphère (toux, postillons).

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