Bordeaux, symbole d’un foot français en pleine crise
Le désengagement du fonds d’investissement King Street, plaçant les Girondins de Bordeaux au bord de la faillite, rappelle le football français à son instabilité financière, entre crise du Covid-19, droits TV en chute libre et pratiques actionnariales spéculatives.
Avec des stades vides et le retrait du diffuseur Mediapro, les chiffres du secteur n’incitent pas à l’optimisme : à la fin de l’hiver, la DNCG, gendarme financier du football français, a projeté des pertes globales d’1,3 milliard d’euros pour la Ligue 1 cette saison, avec un manque à gagner de 548 millions d’euros sur les droits TV après leur reprise par Canal + à prix cassé.
Et le foot pro s’est endetté depuis le printemps 2020 de près de 350 millions d’euros, entre un prêt garanti par l’Etat (PGE) de 224,5 M €, dont la première échéance de remboursement a néanmoins été repoussée d’un an, et une coûteuse avance de trésorerie chiffrée à 120 M € et négociée à un taux d’intérêt de 5,5 %…
Effet domino ?
Le constat est d’autant plus grave dans les clubs récemment rachetés par des fonds d’investissement étrangers, peu implantés dans la vie locale et parfois guidés par le profit.
"Ce qui pouvait intéresser ces fonds au départ, à savoir un prix d’achat relativement bas, un endettement limité et surtout des perspectives de croissance avec le nouveau cycle de droits TV, cela n’existe plus, décrypte Christophe Lepetit, responsable des études économiques du Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de Limoges.
La situation laisse désormais redouter d’autres catastrophes ailleurs en Ligue 1 et en Ligue 2, d’autant que la Ligue de football professionnel (LFP) n’a toujours pas conclu de contrat de diffusion pour la saison prochaine, laissant les clubs dans l’inconnu malgré un point d’étape effectué mercredi lors d’un conseil d’administration, selon une source proche des instances.
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