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À quelles conditions peut-on glaner dans les champs?

Le glanage est une tradition qui fait encore de nombreux adeptes dans la région. Alors que la saison de la récolte a débuté, quelles sont les règles qui encadrent cette pratique ?, interroge un lecteur.

Temps de lecture: 3 min

« Est-ce qu’on doit forcément demander la permission pour glaner ? Je pose cette question parce qu’on m’en a fait le reproche alors que j’étais en train de ramasser des oignons dans un champ », écrit Claude.

On les remarque au loin, dans les champs. Bottes aux pieds, le dos courbé, ils remplissent leurs sacs de pommes de terre et autres légumes quand vient la saison de la récolte. Le glanage est une tradition encore ancrée dans la région, qui obéit néanmoins à certaines règles. Celles-ci ont été rappelées par le ministre de l’Agriculture en 2016, en réponse à une question d’un député de la Somme. « Glaner est un droit ancestral qui ne peut s’exercer sur le terrain d’autrui qu’après enlèvement de la récolte. Toléré diurne et sans outil, le glanage se distingue de trois autres pratiques : le maraudage (vol des fruits et légumes cultivés quand ils ne sont pas détachés du sol), le grappillage (récupération après récolte de ce qui reste sur les arbres fruitiers ou les ceps de vigne et qui pourrait constituer une deuxième récolte), et le râtelage (utilisation d’outils comme le râteau pour récolter) », peut-on lire.

Autrement dit, la première règle à respecter pour « bien glaner » est d’attendre le passage des machines agricoles avant de se servir pendant la journée (après le lever du soleil et avant son coucher). Cette pratique est interdite sur un terrain clôturé. À noter aussi qu’une commune est en droit d’interdire le glanage en prenant un arrêté municipal – article 19 de loi pénale du 9 juillet 1888 sur la police rurale.

Permission de glaner

Le glanage est, en règle générale, toléré par les agriculteurs. Certains d’entre eux y voient même des avantages, cela permet d’assainir le champ. Afin d’éviter les conflits, il est conseillé – mais pas obligé – de se rapprocher au préalable du propriétaire du terrain, notamment pour s’assurer que la récolte est bien achevée.

« Demander la permission, c’est plus poli, mais pas indispensable, indique Nicolas Loingeville, agriculteur à Sercus, près d’Hazebrouck. Nous ne sommes pas continuellement dans les champs. En revanche, les glaneurs doivent attendre que la récolte soit terminée. C’est une question de respect, mais aussi de sécurité. Ramasser près des machines, c’est dangereux ». L’exploitant voit, chaque année, de nombreux glaneurs ratisser ses champs de pommes de terre, « parfois même en famille, avec les enfants. Ça donne du sens ».

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