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Non, les incendies en Australie ne sont pas "dus aux nouvelles règles environnementales"

LE VRAI DU FAUX - L'essayiste Laurent Alexandre a évoqué la responsabilité des "nouvelles règles environnementales" dans les incendies géants en Australie, en se basant sur un auteur climatosceptique. Le changement climatique joue pourtant bien un rôle dans cette catastrophe.

Marion Lefèvre , Mis à jour le
Image satellite des incendies en Australie, dans la région de Batemans Bay, datée du 31 décembre.
Image satellite des incendies en Australie, dans la région de Batemans Bay, datée du 31 décembre. © Reuters

"Selon les pompiers, les incendies australiens n'ont rien à voir avec le réchauffement climatique. Mais sont dus aux nouvelles règles environnementales qui rendent l'entretien du bush impossible pour augmenter la biodiversité. Les verts nous intoxiquent!", avait lancé Laurent Alexandre le 4 janvier sur Twitter. Le lien partagé par l'essayiste redirige vers un ­article d'Alan Jones, animateur radio connu pour ses positions climatosceptiques, republié par une association de pompiers volontaires de l'État de ­Nouvelle-Galles du Sud, la Volunteer Fire Fighters Association (VFFA). Sollicitée, elle affirme que "l'une des pires sécheresses que l'Australie a connues", combinée à une mauvaise gestion environnementale, a conduit à cette crise, niant tout lien avec le changement climatique.

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Lire aussi - Incendies en Australie : dans un futur proche, l'Europe n'est pas à l'abri de catastrophes similaires

Le chef du service de lutte contre les incendies de l'État, Shane Fitzsimmons, a dénoncé un groupe "politiquement orienté aux motivations troubles", proche d'un politicien climatosceptique. La VFFA est d'ailleurs loin de représenter l'ensemble des pompiers d'Australie, ou même de la région. Une autre association, la Rural Fire Service Association (42.000 membres), est en "désaccord" avec la VFFA, selon son président, Brian McDonough : "La crise actuelle des feux de brousse est sans précédent et est ­incontestablement due à l'absence de pluie combinée à des températures plus élevées que jamais et des vents puissants."

La réduction de brûlis n'est pas voulue par les écologistes, mais liée aux conditions climatiques

"Le changement climatique ne provoque pas les feux de brousse mais peut en aggraver l'ampleur", abonde le ­Bushfire and Natural Hazards Cooperative Research Centre. Selon le Bureau of Meteorology, l'année 2019 a été la plus chaude en Australie depuis 1910. Le Giec a démontré qu'il était "extrêmement probable" que les émissions de gaz à effet de serre liées à l'activité humaine soient la cause principale du réchauffement. L'Australie présente l'un des plus hauts taux d'émissions de CO2 par habitant.

Enfin, comme Laurent Alexandre, les climatosceptiques australiens prétendent que les Verts - qui n'ont jamais été au gouvernement - auraient limité les brûlis dirigés (permettant de réduire les risques d'incendie). L'ex-chef des pompiers de Nouvelle-Galles du Sud Greg Mullins dénonce une accusation "récurrente, populiste, mais fausse" : contrôler les brûlis est plus difficile dans de telles conditions climatiques, d'où un recours réduit à ce procédé.

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