Grève du 5 décembre : dans un mois, Macron et les syndicats vont jouer gros
Quelle sera la situation à la RATP et à la SNCF en décembre? Plusieurs syndicats ont appelé à une grève "illimitée" à partir du 5 décembre. Le point à un mois du début de mouvement de protestation contre la réforme des retraites.
Au printemps 2018, la SNCF avait mené une grève dite "perlée" , au rythme de "deux jours sur cinq", pour protester contre la réforme de l'entreprise ferroviaire. Cette fois, c'est contre celle des retraites que les cheminots entendent mener la fronde. Cette grève, qui sera interprofessionnelle, débutera le lundi 5 décembre, soit dans un mois jour pour jour. Et elle pourrait durer, puisque l'intersyndicale parle de grève "illimitée". "Pour obtenir des résultats, il faut vraiment partir dans un conflit plus dur", car "on voit bien que les grèves saute-mouton de 24 heures, ça ne marche pas", expliquait à l'AFP Thierry Babec, secrétaire général de l'Unsa-RATP, après la journée d'actions du 13 septembre.
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Les syndicats prêts à l'action
L'annonce avait été faite le 20 septembre. Cinq organisations syndicales de la RATP - dont l'Unsa (majoritaire) et la CFE-CGC (numéro 3) - "s'organisent d'ores et déjà pour un mouvement illimité à partir du 5 décembre 2019", pouvait-on lire dans un communiqué commun. La date n'a pas été choisie au hasard : c'était l'une des dates-clefs de la mobilisation de 1995 contre le "plan Juppé" sur les retraites. Depuis, la CGT-RATP (numéro 2), plusieurs syndicats de la SNCF et des transports routiers ont rejoint le mouvement.
Mi-octobre, la CGT, FO, la FSU, Solidaires et quatre organisations de jeunesse (Fidl, MNL, UNL, Unef) ont aussi appelé à "une première journée de grève interprofessionnelle" le 5 décembre. Idem pour "l'Assemblée des assemblées" des Gilets jaunes : "L'heure est à la convergence avec le monde du travail et son maillage de milliers de syndicalistes qui, comme nous, n'acceptent pas."
Dans les transports, ça s'annonce très dur
Mais c'est surtout dans les transports que cette grève sera scrutée. Les syndicats parviendront-ils à tenir sur la longueur et donc à bloquer le pays? L'Unsa ferroviaire (deuxième syndicat de la SNCF) et Sud-Rail se sont prononcés pour un mouvement illimité. De son côté, la CGT-Cheminots (majoritaire) tranchera ce point en fin de semaine après avoir réuni ses instances. "Une grève reconductible se dessine à la SNCF", a toutefois déclaré son secrétaire général Laurent Brun dans Le Parisien , estimant qu'il faudrait pour calmer le mécontentement des "concessions importantes" de la part du gouvernement.
Pour l'heure, la CFDT-Cheminots attend de l'exécutif des réponses à ses revendications d'ici le 22 novembre. "En fonction, la CFDT se positionnera par consultation de ses adhérents, sur les suites à donner", écrit-elle dans un communiqué.
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Macron se veut inflexible
A mi-mandat, et sur une réforme qui restera comme l'une des plus marquantes de son quinquennat, l'attitude d'Emmanuel Macron sera également observée. Fin octobre sur RTL, le chef de l'Etat a affirmé qu'il n'aurait "aucune forme de faiblesse ou de complaisance". Cette réforme est, qui plus est, l'une des ses promesses de campagne. "Je ferai tout pour qu'il n'y ait pas ces blocages, pour qu'on soit en soutien de nos compatriotes qui seraient bloqués", a ajouté Emmanuel Macron, disant toutefois vouloir "aller au bout de cette réforme" qui est "nécessaire pour le pays".
A propos de la fin des régimes spéciaux, principal point de la contestation, il a lancé à ceux qui s'y opposent : 'en conscience, vous ne pouvez pas sincèrement et raisonnablement me dire : on va embaucher, avec les mêmes règles.' C'est pas possible, pas raisonnable."
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