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Une trentaine d'imams "indignés" signent une tribune contre le terrorisme et l'antisémitisme

Une trentaine d'imams français s'expriment dans un texte démontrant leur engagement contre le terrorisme et l'antisémitisme.

Iris Ouedraogo , Mis à jour le
Une trentaine d'imams souhaitent se mettre au service de la société pour contrer le terrorisme et l'antisémitisme.
Une trentaine d'imams souhaitent se mettre au service de la société pour contrer le terrorisme et l'antisémitisme. © Reuters

Le texte était en préparation avant la publication du manifeste contre l'antisémitisme dimanche mais il semble lui répondre. Dans une tribune publiée mardi dans Le Monde , une trentaine d'imams se disent "indignés" par l'antisémitisme et le terrorisme présents en France. Ils disent vouloir exprimer leur "compassion" envers les victimes de ces crimes. "Si nous avons décidé de prendre la parole, c’est parce que la situation, pour nous, devient de plus en plus intenable" déclarent les signataires parmi lesquels on peut compter le médiatique Tareq Oubrou, imam de la mosquée de Bordeaux.

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Ils critiquent la mauvaise interprétation des textes de l'Islam

Ces religieux s'adressent notamment à une jeunesse "naïve, proie facile pour des idéologues qui exploitent son désarroi". "Ces théoriciens d’une géopolitique du chaos lui proposent un sens dévoyé du martyr : un suicide déguisé, comme délivrance de la souffrance existentielle", dénoncent-ils.

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Lire aussi : Pourquoi les actes antisémites augmentent en France depuis 20 ans

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Ils critiquent une mauvaise interprétation des textes de l'Islam qui conduit à une "anarchie religieuse" et pointent du doigt certains imams qui véhiculent des "lectures et pratiques subversives". Afin d’œuvrer contre le terrorisme et l'antisémitisme, ils proposent leur "expertise théologique" dans le but de "mettre leurs compétences et leurs expériences au service du pays".

Un appel à éviter tout amalgame

Cette trentaine d'imams tient à rappeler la distinction entre leur vision de l'Islam et celui prôné par des groupes terroristes, dans l'idée d'éviter tout amalgame : "Certains y ont déjà vu une occasion attendue pour incriminer toute une religion. Ils n’hésitent plus à avancer en public et dans les médias que c’est le Coran lui-même qui appelle au meurtre." Une phrase qui rappelle un passage du manifeste contre l'antisémitisme publié dimanche, réclamant que " les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d'obsolescence par les autorités théologiques".

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Une demande qualifiée de "procès injuste et délirant" par le recteur de la Grande mosquée de Paris Dalil Boubakeur dans un communiqué diffusé lundi. "Les citoyens français de confession musulmane majoritairement attachés aux valeurs républicaines n'ont pas attendu [cette] tribune [...] pour dénoncer et combattre depuis des décennies l'antisémitisme et le racisme antimusulman sous toutes ses formes" estime le responsable religieux.

Ahmet Ogras, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), avait lui aussi vivement réagi à la tribune contre l'antisémitisme, estimant que "personne n'a le monopole de l'oppressé ou de la victime". Interrogé lundi par l'AFP, il avait déclaré que "la seule chose à laquelle on adhère, c'est qu'on doit tous être ensemble contre l'antisémitisme".

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