Essonne : les syndicats de police sensibilisent les élus sur le regroupement des commissariats

Les élus du département ont été invités à une réunion d’information. Le but pour les organisations : obtenir leur soutien dans la lutte contre cette réforme qui doit entre en vigueur en octobre.

 Montgeron. Dans ce commissariat qui va devenir tête d’agglomération, les fonctionnaires sont déjà 2 ou 3 par bureau. Selon une élue, ils risquent d’être, avec cette réforme, 6 ou 7 à travailler dans une même pièce.
Montgeron. Dans ce commissariat qui va devenir tête d’agglomération, les fonctionnaires sont déjà 2 ou 3 par bureau. Selon une élue, ils risquent d’être, avec cette réforme, 6 ou 7 à travailler dans une même pièce. LP/L.C.

    « Moins de contacts avec la population, donc moins d'efficacité ». Voilà l'un des arguments présenté par les syndicats Alliance police 91, UNSA police 91 et Unité SGP police FSMI-FO, contre la réforme de regroupement des polices, à l'occasion d'une réunion d'information à laquelle 56 élus du département étaient conviés vendredi. Une vingtaine d'entre eux a répondu à l'appel, la plupart représentés par un adjoint.

    Au sujet de cette réforme, qui prévoit, dès le mois d'octobre, de rassembler les effectifs de brigades de sûreté et brigades anticriminalité (BAC) dans six commissariats d'agglomération*, contre quinze actuellement, les syndicats s'interrogent : « Comment assumer de telles superficies avec des effectifs appelés à diminuer? Comment assurer notre propre sécurité et celle de nos concitoyens? ».

    Car, selon les chiffres présentés aux élus, il faudrait « au moins 300 effectifs supplémentaires pour au moins pouvoir effectuer une rotation ». « À Paris, en moyenne, on a un ratio d'un policier pour 371 habitants. En Essonne, on est à environ un policier pour 672 habitants. Le seuil est à un agent pour 500 habitants », détaille Claude Carillo, du syndicat de police Alliance 91.

    Des communes sceptiques

    Avec ce regroupement dans les commissariats d'agglomération, « les commissariats locaux ne fermeront pas », affirmait Thierry Ferré, directeur départemental de la sécurité publique, en mai dernier. Les citoyens pourront toujours aller déposer plainte dans ces locaux, mais le suivi se fera dans les têtes d'agglomérations. « Si c'est juste pour recueillir des plaintes, je ne vois pas bien l'utilité de maintenir ces locaux ouverts, et assurer leur entretien », juge Richard Privat, adjoint au maire de Draveil, chargé notamment de la sécurité, ancien policier du commissariat de Draveil et « contre cette réforme dans son état actuel ».

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    À Montgeron, c'est le problème inverse qui se pose. « Nous sommes inquiets pour les conditions de travail de nos agents. Sur certains sujets, c'est déjà délicat de recueillir des témoignages lorsque vous avez deux ou trois collègues dans le même bureau, qu'est-ce que ce sera lorsqu'ils seront six ou sept? », lance Martine Boulay, conseillère municipale d'opposition (DVD) à Montgeron.

    « C'est un tout autre son de cloche qu'on a eu là, comparé à la réunion avec le préfet en juin. À Morsang-sur-Orge, on est solidaire avec la police, mais également avec les autres agents du service public comme les urgentistes, les pompiers ou le personnel de justice. Donc on soutient ces syndicats contre cette réforme. Quand le service public va mal, tout va mal », conclut Marie-Claire Arasa, première adjointe au maire (PCF).

    * Montgeron, Juvisy-sur-Orge, Palaiseau, Sainte-Geneviève-des-Bois, Evry-Courcouronnes et Étampes.