Appels malveillants au Professeur Raoult : 300 euros d’amende pour le médecin nantais

Le chef de service des maladies infectieuses du CHU de Nantes a écopé d’une amende en raison d’appels malveillants à Didier Raoult, sur fond de débat sur l’hydroxychloroquine.

 Didier Raoult réclamait 100 000 euros de dommages et intérêts.
Didier Raoult réclamait 100 000 euros de dommages et intérêts. AFP/GERARD JULIEN

    Le parquet de Nantes a indiqué avoir ouvert en premier lieu une enquête pour des pour « actes d'intimidation ». L'infectiologue nantais, qui avait effectué en mars des appels malveillants au professeur Didier Raoult sur fond de débat sur l'hydroxychloroquine, a accepté une amende de 300 euros lors d'une composition pénale, a-t-on appris mercredi auprès de son avocat.

    Il s'agit d'une procédure qui permet au procureur de proposer une ou plusieurs sanctions à une personne qui a commis certaines infractions de faible gravité.

    « Dans le volet pénal on a accepté la proposition de 300 euros d'amende. Dans le volet indemnitaire, on a proposé 500 euros de dommages et intérêts sur les 100 000 sollicités par M. Raoult », a indiqué Me Franck Boezec, avocat de François Raffi, chef de service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Nantes.

    « Pas des menaces »

    La proposition sur le volet civil est en cours d'étude par le procureur de la République, a-t-il précisé. Son client a réalisé « des appels téléphoniques malveillants », qui « n'étaient pas des menaces et encore moins des menaces de mort », a-t-il dit.

    En mars dernier, le professeur Raoult avait reçu un appel anonyme lors duquel l'auteur aurait, selon lui, proféré des menaces de mort à son égard. Le Canard enchaîné révélait peu après que « le téléphone portable à l'origine des appels malveillants faisait partie de ceux mis à la disposition des médecins du service infectiologie du CHU de Nantes ». La piste est ainsi remontée jusqu'à François Raffi.

    Selon son avocat, le médecin nantais a rédigé une lettre d'excuses le 31 mars 2020 au professeur marseillais, dont les préconisations pour un traitement à base de chloroquine des malades du Covid-19 ont fait polémique. L'infectiologue avait aussi admis auprès de son avocat que sa réaction était « inappropriée », révélait début janvier Ouest-France. Ce dernier assurant que cette dernière s'expliquait par « l'enjeu de santé publique majeur » lié à l'hydroxychloroquine, plébiscitée par Didier Raoult, ainsi que le « manque de modération » de son confrère. « Mon client a été indigné et en colère devant une communication qui ne respectait pas la rigueur scientifique », a clamé Me Franck Boezec.

    L'avocat du professeur Didier Raoult n'était pas joignable dans l'immédiat.