Grenoble : des anarchistes revendiquent l’incendie de la mairie

Une revendication « prise au sérieux » par le procureur de la République.

 L'incendie s'était déclaré vers 3h15 dans la salle de conseil municipal, située dans la même aile que le bureau du maire écolo Eric Piolle le 30 septembre dernier. (Illustration).
L'incendie s'était déclaré vers 3h15 dans la salle de conseil municipal, située dans la même aile que le bureau du maire écolo Eric Piolle le 30 septembre dernier. (Illustration). Google Maps

    Une revendication de l'incendie de la mairie de Grenoble, postée sur un site libertaire indymedia un mois après les faits, le 30 septembre est « prise au sérieux », a affirmé mardi le procureur de la République.

    Dans le texte de revendication, au ton parfois moqueur, le ou les auteurs racontent l'expédition des « briquets cagoulés, issus de la mouvance anarcho-autonome selon une source sûre » vers la mairie de Grenoble où il est question d' « immolation des institutions ».

    Le texte fustige l'actuelle majorité, dirigée par l'écologiste Eric Piolle, accusée de vendre « les bienfaits de la SmartCity » et de cacher « la grisaille derrière (les) façades d'écoquartiers écolos ». « On comptait proposer au budget participatif de la ville de Grenoble un projet pas tant innovant : la mise à feu de la démocratie » (...) « on s'est démerdé.e seul.e », selon le texte à l'orthographe inclusive. « On a brûlé la mairie de Grenoble et on se souviendra du pouvoir qu'on a repris par cet acte de rébellion », ajoute-t-il.

    Une série d'incidents à Grenoble

    Cette revendication est considérée comme crédible par les enquêteurs car certains éléments communiqués par les auteurs du texte sur leur mode opératoire correspondent aux constatations, selon un bon connaisseur du dossier, cité par le Dauphiné Libéré qui révèle l'information.

    L'enquête de la police judiciaire est toujours en cours sur cet incendie qui a ravagé la salle du conseil municipal mais est resté circonscrit à cette partie du bâtiment de l'Hôtel de ville. Les enquêteurs avaient rapidement trouvé des « traces de supercarburant ». Selon le rapport de la police scientifique, l'épandage a eu lieu « au niveau de l'accès central à la salle du conseil municipal ».

    L'incendie de l'Hôtel de ville est venu s'ajouter à une longue liste de faits similaires, également revendiqués : incendie des locaux de France Bleu Isère en janvier, incendie partiel d'un entrepôt de la société de travaux publics Eiffage en octobre 2018; celui d'un centre de culture scientifique en novembre 2017. Ainsi que des attaques contre la gendarmerie en septembre et octobre 2017.