Face au Covid-19, Hongkong assume d’attacher à leurs lits des enfants à l’isolement

Bien qu’elles aient largement permis d’endiguer la propagation de l’épidémie de coronavirus, certaines méthodes hongkongaises de lutte contre le Covid-19 font bondir.

Hongkong ne totalise que 11 000 cas et 200 décès liés au coronavirus en un an. (Illustration)
Hongkong ne totalise que 11 000 cas et 200 décès liés au coronavirus en un an. (Illustration)

    Comment Hongkong, qui figure parmi les villes les plus densément peuplées au monde, est-elle parvenue à maîtriser la pandémie de coronavirus ? A y regarder de plus près, la méthode n’est pas reluisante. Les autorités sanitaires hongkongaises assument depuis mercredi attacher parfois à leurs lits des bébés et enfants à l’isolement.

    Hong Kong ne totalise que 11 000 cas et 200 décès liés au coronavirus en un an, mais ce résultat comptable a été obtenu au prix de mesures de restrictions parmi les plus drastiques au monde. Les critiques montent contre les conséquences psychologiques qu’elles génèrent.

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    A Hongkong, quiconque est testé positif au coronavirus est immédiatement hospitalisé à l’isolement, symptomatique ou non. Les cas contacts sont envoyés pour deux semaines dans des camps de quarantaine opérés par le gouvernement. Aussi, la plupart des personnes entrant sur le territoire doivent observer une quarantaine de trois semaines dans des hôtels dédiés, à leurs frais.

    Des bébés privés d’allaitement

    Si, dans le contexte aussi de la répression politique chinoise en cours, ces mesures n’ont pour l’heure suscité aucune contestation d’ampleur, l’indignation a commencé ces dernières semaines à monter du fait de la lassitude d’une partie de la population face à des restrictions qui semblent devenir permanentes.

    Sur les réseaux sociaux, la colère monte en raison de la pratique consistant à séparer les enfants de leurs parents dans les unités d’isolement. Certains font état de mères qui n’ont plus eu le droit d’allaiter, et de bambins attachés à leurs lits pour les tenir en place.

    Le gouvernement hongkongais a multiplié cette semaine les communiqués pour justifier sa politique, y compris celle consistant à attacher des enfants. « D’une façon générale, l’hôpital n’envisagera l’application de moyens de contention physique sur des patients en pédiatrie que pour la sécurité et le bien-être des patients », indique dans un communiqué l’Autorité hospitalière, précisant que « le consentement préalable des parents ou tuteurs est demandé ».

    Certains pays tirent la sonnette d’alarme

    Les parents ayant été testés négatifs au coronavirus sont généralement autorisés à accompagner leurs enfants contaminés dans les unités d’isolement s’il y a de la place, mais tel n’est pas toujours le cas. Des exemples existent de parents isolés dans un endroit différent de leurs enfants, et tentant tant bien que mal de les réconforter sur la ligne téléphonique interne d’un hôpital.

    Ces derniers jours, les consulats de Suisse, de Grande-Bretagne et des Etats-Unis ont fait part de leur inquiétude quant aux conséquences psychologiques de ces mesures drastiques en place.