Monture | Nikon, Sony, Canon |
Format couvert | APS-C (DX) |
Plage focale | 11 à 16mm (104°~82°) |
Équivalent 24x36 sur capteur APS-C | 16,5 mm à 24 mm |
Ouverture maximale | f/2.8 |
Ouverture minimale | -f/22 |
Distance de mise au point | 30cm |
Nombre de lamelles du diaphragme | 9 lamelles |
Construction | 13 éléments en 11 groupes |
Éléments spécifiques | 2 éléments à faible dispersion et deux lentilles asphériques |
Échelle des distances | -oui |
Rapport de reproduction | 1:11.6 |
Motorisation | non |
Stabilisation | non |
Dimensions | 84 x 89,2mm |
Diamètre filtre | 77 mm |
Poids | -5 60 g |
Pare-soleil | -pare-soleil tulipe fourni |
Étui souple | non |
Le Tokina AT-X 11-16mm ATX Pro DX est un objectif ultra grand-angle doté d'une ouverture lumineuse f/2.8 constante sur toute la plage de focale. En équivalent 24x36mm celle-ci s'étend de 16 à 24mm ce qui lui permet d'être dans le fourre-tout du photographe amateur de paysage, d'architecture ou même de reportage. Bien fini et compact, Tokina propose donc un objectif qui pourrait se révéler à la fois polyvalent et pratique en de multiple circonstance. Rien ne vaut un test sur le terrain pour se faire une idée plus précise de son utilisation.
Merci à Geek Trend pour le prêt de cet objectif !
Le Tokina 11-16 mm f/2,8 ATX Pro DX est construit en 11 groupes de 13 éléments dont deux à faible dispersion et deux lentilles asphériques. Le diaphragme est muni de 9 lamelles, ce qui laisse augurer un joli flou d'arrière-plan. L'angle de vision varie de 104° à 83° et la distance minimale de mise au point est de 30 cm.
Ce petit zoom grand-angulaire (5 mm seulement...) peut sembler anecdotique. Pourtant, le choix de limiter la plage focale a une conséquence intéressante : une ouverture constante à f/2,8.
Encore une fois méconnue, cette optique complète pourtant deux autres productions de la marque un 16-50 mm f/2,8 et un 50-135 mm f/2,8 permettant ainsi de couvrir un range allant de 11 à 135 mm soit quasiment 16 à 200 mm en équivalent 24x36 mm avec une ouverture constante de f/2,8.
Le Tokina 11-16 mm est livré avec un pare-soleil imposant, mais utile pour les limiter le flare.
Les dimensions externes de ce zoom sont assez compactes : 89,5x 84 mm et le filtre est de 77 mm. Beaucoup de références sont disponibles dans ce diamètre sur le marché. Notons aussi que le fût ne s'allonge pas quelque soit la longueur de focale, il est donc possible de monter des filtres sans recommandations particulières. Enfin son poids de 560 g participe la compacité de l'ensemble.
La finition est vraiment remarquable. Le toucher de l'objectif inspire confiance et la baïonnette en métal fait bonne impression. Bien que la plage focale ne soit pas très large équivalent 16-24 mm en 24x36 mm) la bague de zoom est fluide, large et précise. Notons la présence agréable, mais pas indispensable d'une fenêtre de distance de la mise au point. La bague AF est fluide et souple et se débraye par un système de Clutch pour passer en mise au point manuelle.
Le Tokina 11-16 mm f/2,8 ne dispose pas de joint d'étanchéité au niveau de la baïonnette pour limiter les intrusions d'eau et de poussière.
Au niveau de l'autofocus, la version Nikon ne propose pas de motorisation intégrée (contrairement au modèle Canon). Il faudra donc soit utiliser des boîtiers experts soit se passer de l'autofocus.
Le système autofocus fonctionne bien avec le Nikon D7000.
Pour nos tests en studio, nous avons vissé le Tokina 11-16 mm f/2,8 ATX Pro DX sur un Nikon D7000 qui, avec ses 16 Mpx, offre la plus grande densité de pixels sur un capteur APS-C chez Nikon. Pour les mesures, le boîtier est configuré par défaut options de correction de l'optique sont alors désactivées (distorsion, aberrations chromatiques). Toutes les mesures (précision, vignetage, distorsion..) sont réalisées sur les fichiers JPeg et prennent donc en compte les améliorations apportées par le D7000 (accentuation...).
Le piqué est tout simplement remarquable à 11 mm. À pleine ouverture, le centre est déjà excellent et seule la périphérie est en retrait, mais reste honorable. En fermant d'un cran, l'objectif gagne en homogénéité. Le Tokina atteint son apogée à f/8, la diffraction se faisant sentir pour les plus petites ouvertures.
En position télé (16 mm !), le Tokina se comporte également superbement avec un centre toujours excellent quel que soit l'ouverture et une bordure d'image en retrait, mais globalement satisfaisante.
A 11 mm, la distorsion est très marquée (-3% TV) et devra se corriger manuellement (le Tokina n'est pas reconnu par Lightroom ou Bibble pour la correction automatique des déformations géométriques). Les aberrations chromatiques sont également assez visibles avec des franges d'environ 2 pixels.
Mesure de la distorsion et des aberrations chromatiques à 11 mm.
À 16 mm, la distorsion en barillet est toujours présente, mais beaucoup moins visible (-0,84 % TV) notamment sur les scènes de la vie courante. Les aberrations chromatiques diminuent également avec un maximum de 1 pixel.
Mesure de la distorsion à 16 mm.
Le vignetage (assombrissement des bords) est facilement visible à f/2,8. Il faut fermer d'un cran pour qu'il devienne moins important. Sur les autres ouvertures, le vignetage est plutôt bien contrôlé.
Nous avons profité d'une soirée "américaine" au champs de courses d'Enghien-Soisy pour voir le potentiel de cette optique sur le terrain.
La soirée américaine était symbolisée par la présence de quelques Harley.
L'ouverture de f/2,8 permet de jouer avec la profondeur de champ, mais le très grand-angle et délicat : nous n'avons pas pu éviter l'ombre sur le bord gauche.
Le Tokina 11-16mm f/2.8 est une optique compacte et agréable à manipuler.
L'optique n'étant pas motorisée, elle n'est pas compatible avec certains réflex « amateurs » de la gamme Nikon (D3100, D5100 par exemple). La vitesse de mise au point, tout juste moyenne, ne brille pas par sa vélocité et n'est pas particulièrement silencieuse. Sur ce point Tokina accuse un certain retard face à la concurrence et le système HSM de Sigma par exemple. Cependant nous n'avons pas noté de problème back ou de front focus.
Sur un sujet en mouvement l'autofocus fait son travail correctement, mais n'est pas un foudre de guerre.
Le rendu des couleurs est précis, le contraste saisissant et le piqué est excellent au centre dès la pleine ouverture. Classiquement sur ce genre de focale l'image se dégrade en allant sur les bords et le piqué baisse sensiblement dans les angles. Néanmoins dés f/5,6 l'image retrouve une homogénéité globale et à f/8 le piqué oscille entre excellent et très bon même au niveau des angles. Même topo à la focale intermédiaire de 14mm où le piqué est d'ailleurs à son maximum d'homogénéité entre f/5,6 et f/8. En bout de zoom à 16 mm, l'image est excellente sur l'ensemble du champ à f8. Au-delà la diffraction commence à dégrader l'image.
La colorimétrie est juste et le piqué au centre excellent à f/4.5.
Sur notre Nikon d300 de test, les JPEG ne présentent pas de défauts majeurs. Les aberrations chromatiques sont corrigées par le logiciel interne du boîtier et c'est seulement dans les angles à 11 mm que l'on notera des traces plus visibles. En zoomant, celles-ci s'estomperont pour être quasiment invisibles à 16mm.
Bien que corrigées par notre Nikon d300 de test les aberrations chromatiques restent visibles à la focale extrême de 11mm dans les angles.
Le vignetage est très contenu pour une optique présentant un tel angle de champs avec cette ouverture. Mons d'un tiers d'Ev environ à f/2,8 celui-ci s'estompe rapidement dés que l'on ferme le diaphragme. En revanche la distorsion est un peu plus marquée sans être catastrophique. D'environ 1% à 11 mm, elle n'est plus que de 0,3% à 16mm. Dans tous les cas, elle se corrigera assez facilement avec les outils classiques de corrections optiques, car elle est assez régulière.
À 11mm f/2,8, le vignetage reste imperceptible en reportage.
La distorsion est un peu plus marquée à la focale la plus extrême, mais facilement corrigible.
Grâce à son diaphragme à 9 lamelles le bokeh (flou d'arrière-plan) est onctueux tout en étant contrasté. La grande ouverture permet de jouer sur les effets de profondeur de champ même au grand angle sur notre « petit » capteur APS-C
La combinaison d'une mise au point rapproché de 30cm, d'un diaphragme à 9 lamelles et de la grande ouverture donne un bokeh contrasté, mais crémeux.
L'intérêt d'une telle focale est de pouvoir englober un grand nombre d'éléments dans le cadre.
Pour faire face à l'ambiance sombre: nous sommes montés en sensibilité et avons ouvert le diaphragme au maximum.
Là encore la grande ouverture et la montée en sensibilité permettent de récupérer de l'information.
Définitivement ce Tokina 11-16 mm f/2,8 nous séduit. Sa grande ouverture en fait une compagne de travail polyvalente et permet de jouer sur la profondeur de champ même à la focale extrême. Sur un APS-C le range couvert est d'environ 16-24mm et complète parfaitement un équipement de professionnel ou d'amateur exigeant. Cet objectif offre donc non seulement un piqué remarquable en reportage, mais comblera aussi les paysagistes à condition de faire attention à la grande ouverture à 11 mm. Il est vraiment souhaitable que Tokina trouve sa place auprès des photographes, car finalement peu de défauts entachent le bilan et le plaisir d'utilisation tant par la finition que la qualité d'image place cette optique au sommet des constructeurs tiers sur cette gamme de zoom. Finalement son prix représente un investissement pour l'amateur, mais en regard de son plaisir d'utilisation cette optique mérite selon nous un recommandé sans hésitation.
Merci à Geek Trend pour le prêt de cet objectif !