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Le bilan des crimes communistes

Par par Eric Conan et

Le Livre noir du communisme aurait dû être préfacé par François Furet, disparu en juillet dernier. Il considérait cette somme comme le complément de son best-seller Le Passé d'une illusion, dans lequel il s'interrogeait sur cette passion politique qui a poussé tant d'hommes à commettre tant de massacres avant, bien souvent, d'être broyés par le système qu'ils avaient servi. Peut-être la présence du grand historien aurait-elle évité à cette entreprise inédite de se terminer dans la confusion: au terme de trois ans de travail, l'éditeur a réussi à faire paraître le livre pour ce 80e anniversaire d'octobre 1917, mais ses auteurs, divisés, ne s'adressent plus la parole, anticipant les polémiques qui ne vont pas manquer de surgir. Car c'est à une autre mémoire, celle-ci encore taboue, que s'attaque Le Livre noir, en proposant le premier bilan, à l'échelle mondiale, des crimes commis par les régimes communistes. Comptabilité terrifiante: les diverses tentatives de construction de «l'homme nouveau» ont provoqué, de par le monde, la mort de 65 à 85 millions de personnes.