Municipales

A Nantes, le RN acoquiné avec des néonazis ?

D'après des photos reprises sur Twitter, l’agression d’une militante LGBT lors d’une manif anti-PMA, le 1er décembre, pourrait être, entre autres, le fait d'un néonazi lié à la candidate RN locale via son directeur de campagne.

publié le 24 février 2020 à 17h04
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Nouveau rebondissement après l’agression d’une militante LGBT lors d’une manifestation d’anti-PMA proches de la Manif pour tous, en décembre à Nantes. Sur Twitter, ce lundi, la candidate RN locale, Eléonore Revel, ainsi que son directeur de campagne, Wilfried Van Liempd, sont accusés d’être liés aux cogneurs qui s’en sont pris aux contre-manifestants ce jour-là, des nationalistes radicaux se situant à la croisée du néofascisme et du néonazisme.

Rappel des faits. Le dimanche 1er décembre, une soixantaine d'irréductibles opposants à la PMA sont réunis devant la préfecture de la Loire-Atlantique lorsque la tension monte avec une quarantaine de contre-manifestants. Aux invectives succèdent les coups et la police doit intervenir pour calmer les esprits. Des journalistes ont notamment filmé la charge d'un petit groupe d'anti-PMA, pour la plupart des jeunes hommes au visage masqué, lors de laquelle une jeune femme a été violemment frappée.

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Le compte Twitter @Primeralinea, spécialisé dans la recherche d’informations «open source», présente ce lundi des éléments d’identification d’un des agresseurs. Ce jeune homme, qui a un symbole nazi tatoué sur la main (une rune d’Odal, symbole de plusieurs unités SS), est un pratiquant assidu d’arts martiaux passé par l’armée française.

Présenté comme un certain Valentin D., il appartient au groupuscule «Arsouille Naoned», des gros bras fascisants réunis dans cette structure informelle pour faire le coup de poing. Des nationalistes radicaux qui évoluent dans la mouvance d’extrême droite radicale allant de Génération identitaire (GI) aux nationalistes-révolutionnaires héritiers du GUD. En septembre, Valentin D. participait par exemple au tournoi de boxe organisé par GI Lyon dans sa salle L’Agogé, combattant contre le leader des Zouaves Paris.

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Surtout, des clichés montrent ce jeune homme et ses comparses marcher ou discuter avec la candidate RN aux municipales à Nantes, Eléonore Revel, ainsi que son directeur de campagne, Wilfried Van Liempd. Ce dernier pourrait même être présent sur la photo de revendication de l'agression du 1er décembre, publiée quelques jours plus tard par Arsouille Naoned sur la page Facebook des hooligans nationalistes «Ouest Casual».

«Condamner toutes les violences»

Contactée par Libération, Eléonore Revel reconnaît la véracité des photos publiées sur Twitter mais nie toute forme de proximité avec le jeune homme ou ce groupe dont, malgré son activité à Nantes ces derniers mois, elle dit tout ignorer. Quant à elle, elle «ne se considère pas d'extrême droite» et, de toute façon, «ce sont [les militants LGBT] qui ont attaqué» le 1er décembre, assure la candidate RN, qui jure «condamner toutes les violences».

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Concernant Wilfried Van Liempd, son directeur de campagne, Eléonore Revel préfère ne pas répondre («c'est à lui de le faire», dit-elle). Malgré les relances, cet artisan fan de boxe thaï et habitué des rassemblements musclés n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations.