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Niger : qui sont les huit victimes de l’attaque de Kouré ?

Ils avaient entre 25 et 50 ans et sept d'entre eux étaient membres de l'ONG Acted. Dimanche, ils ont été pris pour cible lors d'une attaque armée dans la réserve de Kouré, au Niger.

publié le 12 août 2020 à 21h10
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Dimanche, un groupe d'humanitaires a été pris pour cible et assassiné par des hommes armés à Kouré, au Niger. Les huit victimes se promenaient dans une réserve de girafes située à 60 kilomètres de Niamey, la capitale. Sept d'entre eux travaillaient pour l'association Acted, ONG française de solidarité internationale qui intervient dans les pays en conflit ou touchés par des catastrophes naturelles. L'attaque n'a pas encore été revendiquée. Maître Joseph Breham, l'avocat d'Acted, a annoncé que l'ONG allait porter plainte. Une enquête a été ouverte par le parquet antiterroriste.

Boubacar G., 50 ans

Il était le chauffeur du groupe. L'homme, salarié d'Acted, était père de quatre enfants et en attendait un cinquième avec son épouse.

Kadri A., 50 ans

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Guide nigérien, il dirigeait depuis 1998 l'Association de la valorisation de l'écotourisme au Niger (Aven), aussi appelée Association des guides de girafes de Kouré. Il était également engagé auprès de l'Association pour la Sauvegarde des Girafes du Niger. Ses obsèques ont été célébrées ce mardi à Kouré et un hommage lui a été rendu en présence notamment des ministres de l'Environnement et du Tourisme.

Charline F., 30 ans

«Elle ne supportait pas de rester passive. Charline, c'était des débats à ne plus en finir, elle ne faisait rien à moitié», témoignait Sarah, sa sœur, au micro de Franceinfo ce mardi. Originaire de Normandie, la jeune femme était docteure en sciences de gestion. Avant d'être embauchée par Acted en mai dernier, elle avait travaillé pendant deux ans à l'ambassade de France du Nigeria. Elle venait d'arriver au Niger, le pays voisin, et sortait de quinze jours de confinement à Niamey. Militante au Parti socialiste, elle avait soutenu la candidature de Benoît Hamon en 2017. Ce dernier lui a rendu hommage lundi sur Twitter.

Nadifa L., 30 ans

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Après avoir travaillé pour Axa et Veolia, elle avait rejoint en 2015 le ministère des Armées, principalement à des fonctions financières et de gestion puis avait été déployée six mois à Bangui, auprès d'une mission européenne militaire en République Centrafricaine, détaille l'AFP. Titulaire de deux masters, en droit et en gestion, elle avait également entamé un doctorat au sein de l'université d'Aix-Marseille. «Notre faculté de droit et de sciences politiques est en deuil suite à l'attentat meurtrier perpétré au Niger. […] Nous adressons nos plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches», écrit Jean-Philippe Agresti, le doyen de la faculté. Son parcours universitaire ne s'arrête pas là. Selon le ministère des Armées, Nadifa avait suivi cette année une formation humanitaire à l'institut Bioforce, centre français de formation des humanitaires. Elle a quitté l'armée en février avant d'être envoyée six mois sur le terrain au Niger.

Stella G., 28 ans

Au terme d'études de marketing, elle était partie en mai 2019 en République centrafricaine pour s'engager aux côtés de l'association Oxfam, luttant contre la pauvreté et les inégalités dans le monde. Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France, s'en est émue sur Twitter.

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Elle avait par la suite rejoint les rangs de l'ONG Acted. Comme Nadifa, elle avait fréquenté les couloirs de Bioforce. «Depuis la création de Bioforce, il y a plus de trente-cinq ans, plus d'une dizaine de nos stagiaires ont été victimes d'accidents, d'attentats, du contexte sécuritaire difficile. On fera un hommage à Nadifa et Stella, à la rentrée, le 21 septembre», précise au journal le Progrès Bertrand Quinet, responsable du centre de formation.

Myriam D., 25 ans

Cette Toulousaine était salariée d'Acted, passée par des postes en France, au Tchad et en Tunisie. Elle avait été récemment mutée au Niger. Titulaire du master «Peace Studies» de l'université Paris-Dauphine, elle y étudiait la construction des processus de paix. «Elle était assez discrète, passionnée, joyeuse, prévenante, à l'écoute. Si tu avais un problème, elle venait vers toi. Déjà, elle était attirée par l'Afrique. Pas étonnant qu'elle se soit dirigée vers l'humanitaire. Je garde un très bon souvenir d'elle», a confié à l'AFP Boris Kharlamoff, camarade de promotion en licence Infocom à l'Institut catholique de Toulouse.

Léo R., 25 ans

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Seul volontaire du groupe, il était chargé de logistique pour Acted à Niamey depuis le mois d'avril. Il avait rejoint l'ONG en 2019 et avait passé quatre mois comme stagiaire au siège de l'ONG à Paris. En parallèle, il était aussi étudiant à la Rennes School of Business. Son établissement a partagé sa peine sur Twitter.

Antonin G., 26 ans

Titulaire d'un master d'économie, le jeune breton avait pris le chemin de l'Ecole normale supérieure de Cachan. Il était devenu assistant de recherche auprès de l'Ecole nationale de la statistique et de l'administration économique (Ensae). Il était spécialisé en économie environnementale et géographique. L'humanitaire n'était pas une première pour lui, il était déjà parti en mission au Mali.