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Dans les Deux-Sèvres, les paysans s’affrontent dans une «guerre de l’eau»

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En Poitou-Charentes, seize réserves de substitution doivent être creusées pour permettre aux agriculteurs d’irriguer leurs cultures, même en période de restrictions. Mais, pour les exploitants agricoles et les militants écologistes réunis dans le collectif Bassines non merci, ces constructions entraîneront une privatisation de l’eau.
par Pauline Moullot
publié le 23 septembre 2021 à 20h28
(mis à jour le 25 septembre 2021 à 11h54)

En plein milieu des champs, des pelleteuses creusent derrière des barrières. La carrière caillouteuse est gardée par quelques dizaines de gendarmes. Les voitures se sont garées plus loin sur la route, et des centaines de personnes, à pied, suivent vingt tracteurs stationnés juste derrière le chantier. Après quelques minutes de flottement, pendant lesquelles Christian, la soixantaine bien tassée et cigarillo au coin des lèvres, a à peine le temps de désigner 200 mètres plus loin un point de captage où l’on prélève l’eau potable, une alarme donne le signal de départ. Quelques militants ont fait tomber les grilles, et des dizaines d’entre eux s’introduisent en courant sur le site, se ruant vers les tractopelles encore en marche.

Ils se sont rassemblés ce mercredi, à Mauzé-sur-le-Mignon, en partant de Niort (Deux-Sèvres), à l’appel du collectif Bassines non merci, de la Confédération paysanne et du mouvement citoyen les Soulèvements de la terre, pour protester contre la construction de seize méga-bassines prévues en Poitou-Charentes. Parmi les contestataires, une poignée de gilets jaunes, des syndicalistes de SUD, de la CGT et de Solidaires, des militants d’Attac, des cyclistes d’Extinction Rébellion, des paysans, retraités ou encore en activité, des personnes masquées, cagoulées, ou avec des masques d’animaux.

«C’est une privatisation»

Les opposants les appellent «bassines», les partisans «retenues ou réserves de substitution». Il s’agit de grands réservoirs creusés dans le sol, d’une capaci

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