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Libération

Mort de Diana: non-lieu requis pour les «paparazzi». Les photographes restent mis en examen. Ils seront fixés sur leur sort avant le 2e anniversaire de l'accident.

par Marc PIVOIS
publié le 18 août 1999 à 0h18

Ce fut l'un des faits divers qui fit couler le plus d'encre,

l'accident de la circulation qui mobilisa le plus d'enquêteurs. Pourtant, la mort de la princesse Diana et de Dodi Al-Fayed pourrait aboutir à un non-lieu. Le parquet de Paris a requis hier dans ce sens en ce qui concerne les neuf photographes et le motard de presse poursuivis pour «homicides involontaires et non-assistance à personnes en danger». Cet avis, cependant, ne contraint pas les deux juges chargés d'instruire l'affaire, Hervé Stéphan et Marie-Christine Devidal, à qui appartient la décision, de renvoyer les mis en examen devant un tribunal correctionnel. «Le parquet rappelle clairement qu'un Etat de droit doit être fondé sur des responsabilités pénales d'ordre personnel. Mais la bataille judiciaire est loin d'être terminée car la partie civile ne manquera pas d'épuiser toutes les possibilités», réagit William Bourdon, avocat du photographe Nicolas Arsov, de Sipa-Press. Son client est «soulagé, mais reste circonspect».

Dans la nuit du 30 au 31 août 1997, la Mercedes, dans laquelle sont la princesse de Galles, son ami, le fils du milliardaire Mohamed Al-Fayed et le garde du corps Trevor Rees-Jones, percute un pilier sous le pont de l'Alma. Le chauffeur Henri Paul, Diana et son compagnon sont tués. L'émotion, dans l'opinion publique, est immodérée. Il faut des coupables (lire encadré): six photographes et un motard de presse, à la poursuite de la voiture, sont placés en garde à vue puis mis en examen. Trois autres photographes connaissent le même sort cinq jours plus tard. Le 9 septembre, quand les résultats de l'analyse du sang du chauffeur montreront qu'il avait pris des antidépresseurs et qu'il présentait un taux d'alcoolémie élevé (1,8 g/l), la pression sur les paparazzi se relâche. L'attention se porte sur une mystérieuse Fiat Uno, dont des débris sont retrouvés sur les lieux. Les photographes, à qui l'on reproche d'être en partie responsables de la vitesse prise par la voiture qui cherchait à leur échapper, restent cependant mis en examen. Certains sont également accusés d'avoir tirer le portrait des agonisants avant de leur porter un hypothétique secours.

Le parquet de Paris estime que «l'instruction n'a pas permis d'établir de lien de cause à effet direct entre le comportement des personnes mises en examen et la perte de contrôle par le conducteur du véhicule qui apparaît comme la cause déterminante de l'accident», indique le communiqué diffusé hier.

L'avocate de deux photographes, Virginie Bardet, déclarait hier à l'AFP que «la responsabilité civile de l'accident revenait au Ritz», dont le chauffeur était préposé et dont le propriétaire n'est autre que Mohamed Al-Fayed. Ce dernier demande un supplément d'information, souhaitant l'aide de la CIA pour déjouer «le complot» qu'il estime être à l'origine de la mort de son fils.

Les juges d'instruction devrait rendre leur décision d'ici la fin du mois, avant le deuxième anniversaire de l'accident.

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