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Extrême droite

«Opération Azur», le projet délirant de coup d’Etat du complotiste Rémy Daillet

On savait que ce gourou néonazi, mis en examen le 22 octobre pour terrorisme, préparait des actions violentes. Mais, mercredi, «le Parisien» a révélé l’organisation qu’il aurait planifiée à travers toute la France, en visant l’Elysée.
par LIBERATION
publié le 28 octobre 2021 à 10h00

Une organisation nationale structurée, un plan apparemment bien ficelé et des explosifs en préparation. Mercredi, le Parisien a révélé les détails du coup d’Etat qu’aurait préparé Rémy Daillet. Mis en examen le 22 octobre pour terrorisme, ce gourou des milieux complotistes était déjà incarcéré pour l’enlèvement de la petite Mia. En secret, il aurait prévu de prendre le contrôle de l’Elysée grâce à une opération baptisée «Azur».

L’enquête de la Direction générale de la sécurité intérieure, à laquelle le Parisien a eu accès, révèle que l’homme avait mis en place toute une organisation clandestine nationale, hiérarchisée et structurée en cellules régionales. En outre, il avait monté une branche civile spécialisée dans l’enlèvement d’enfants placés et avait nommé deux ex-gradés de l’armée responsables de la branche militaire. Ces derniers étaient chargés de recruter des nouveaux membres et de les «filtrer» en leur faisant détruire des antennes 5G, des centres de vaccination et des lieux de stockage de vaccins.

300 noms retrouvés

L’objectif ultime de cette organisation qui fait froid dans le dos : la prise de l’Elysée par la population. Interrogé en garde à vue, un complice a expliqué : «C’est l’opération finale qui consiste à mobiliser le maximum de manifestants. […] Tout le monde est débordé et ça précède le renversement de gouvernement et des structures étatiques.» Pour ce faire, le réseau souhaitait, le jour J, acheminer les troupes des régions vers Paris, équipées de boucliers de CRS et d’explosifs artisanaux.

Une fois l’Elysée et d’autres points névralgiques de la capitale entre ses mains, Rémy Daillet aurait prévu de prononcer un discours pendant que des militants prendraient le contrôle d’une chaîne de télé ou d’une radio. Selon le journal, des explosifs étaient aussi en préparation.

Selon des listes retrouvées par les enquêteurs, près de 300 partisans de l’opération Azur seraient recensés, avec des profils parfois étonnants. En effet, dans les effectifs, on retrouverait des gendarmes, des policiers, des militaires en activité, un maire ou encore une avocate du barreau.

Reste maintenant à savoir, comme le souligne le Parisien, si ces derniers souhaitaient vraiment prendre les armes ou s’ils étaient encore loin de vouloir passer à l’acte.

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