La conductrice était poursuivie pour homicide sous l'emprise de l'alcool

  • Hier à Nîmes, une affaire d’homicide involontaire. Hier à Nîmes, une affaire d’homicide involontaire.
    Hier à Nîmes, une affaire d’homicide involontaire. N. B.
Publié le
PHILIPPE BERJAUD

Beaucoup de souffrance et de regrets, hier après-midi, au tribunal correctionnel de Nîmes, où une automobiliste d’Uzès de 41 ans était poursuivie pour homicide involontaire sous l’empire d’un état alcoolique. Le 28 mai 2010, vers 23 heures, à hauteur de Montaren, cette maman d’une fillette de 5 ans qui était dans la voiture, transportait également son compagnon et le fils de celui-ci, âgé de 9 ans.

La conductrice dit avoir été éblouie par un gros 4x4 roulant en sens inverse, ce que les enquêteurs n’ont pu vérifier. Elle a perdu le contrôle de son véhicule, qui s’est écrasé contre un platane. Tous les occupants de la voiture ont été grièvement blessés sauf le garçon de 9 ans, qui devait décéder quelques instants après.

Le problème est que la conductrice et son compagnon avaient passé la soirée à boire dans des cafés d’Uzès. Elle avait 1,11 gramme d’alcool dans le sang quand ils ont pris la route pour aller faire la fête ailleurs. La musique à fond, les enfants sans ceinture de sécurité et dans une voiture qu’elle connaissait mal, puisqu’elle n’en avait pris possession que l’après-midi.

Interrogée par le président du tribunal, Bruno Lavieille, la conductrice, qui se déplace avec deux béquilles et a été longuement hospitalisée, ne parvient pas à contenir ses larmes. Elle est "consciente" de sa responsabilité. Elle veut aller dans les collèges pour sensibiliser les jeunes au drame de l’alcool au volant. Elle a écrit une lettre à la maman du garçon pour lui dire qu’elle aurait préféré que ce soit sa propre fille qui meurt.

"Consciente, il aurait fallu l’être avant", sermonne le magistrat. "C’est bien de pleurer mais il aurait fallu réfléchir avant. Ce n’est pas un accident bête, c’est un accident dû à l’alcool, et à la bêtise humaine", pour le procureur, répondant aux regrets de la conductrice : "Il n’y a pas de jour où je n’y pense. La plus grosse connerie de ma vie."

La mère de l’enfant décédé est dans la salle, avec ses proches, bouleversée. Son avocate, Me Sandrine Sekinger, explique qu’elle n’avait pas d’autre enfant, qu’elle a besoin de se reconstruire et que cette audience va peut-être l’aider, d’autant qu’elle ne comprend pas que la conductrice ne soit pas déjà en prison. Qu’elle continue à boire et n’ait pas changé de comportement. "Que faire face à des gens qui ont été irresponsables ?", demande l’avocate.

Le procureur demande deux ans d’emprisonnement, dont une partie avec sursis, l’obligation de soins contre l’alcool, un an d’annulation de permis et un stage de sensibilisation à la sécurité routière. Jugement mis en délibéré au 5 mai.

L'immobilier à Nîmes

435000 €

L' Agence Côté Pierres Immobilier vous propose cette très belle maison de v[...]

Toutes les annonces immobilières de Nîmes