Mère de famille fauchée à Montpellier : "La catastrophe est arrivée !"

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  • L'oncle des enfants dont la maman fauchée jeudi dernier est décédée : J'envoie un message !" Derrière lui, en partie caché, son frère, le marie de la victime.
    L'oncle des enfants dont la maman fauchée jeudi dernier est décédée : J'envoie un message !" Derrière lui, en partie caché, son frère, le marie de la victime. GIACOMO ITALIANO
Publié le
THIERRY JOUGLA

Dimanche, lors du rassemblement en mémoire de la mère de famille décédée jeudi après avoir été fauchée par un automobiliste, l’émotion était là. La colère aussi.

Une large route de 1,5 km. 2 x 2 voies sans aucun aménagement. Réglementairement limitée à 50 km/h, l’avenue de Heidelberg, qui longe le stade de La Mosson, était ce dimanche au centre de la discussion. C’est là, dans le virage devant les guichets, qu’une femme a trouvé la mort, jeudi soir à 22 h 30, percutée par une voiture qui a également blessé ses deux enfants.

Cette route est dangereuse, accidentogène

"Cette route est dangereuse, accidentogène", explique Ali, voisin de la victime, le premier à prendre la parole hier. "Il faut mettre des ronds-points, des ralentisseurs… Il faut la couper. Cette route, c’est la seule comme ça sur Montpellier, à cause du stade...", dira-t-il plus tard, lui, le patron d’une auto-école. Et d’enchaîner : "Il faut que les voitures arrêtent de passer à 140 km/h. Il y a une éducation à faire, la vitesse concerne tout le monde. La police aussi doit faire son travail. Il faut être dur. Chaque fois, il y a des accidents. Un jour, ce sera nous."

Sur l'avenue de Heidelberg, une marche s'est improvisée ce dimanche, jusqu'au Grand-mail.
Sur l'avenue de Heidelberg, une marche s'est improvisée ce dimanche, jusqu'au Grand-mail. GIACOMO ITALIANO

Abderrahmane En-Nour, l’oncle des enfants blessés, ira dans le même sens : "La catastrophe est arrivée ! J’envoie un message. Il faut de la sécurité dans tout le quartier."

"La police aussi doit faire son travail"

En s’attardant depuis deux jours, les langues se délient. La tension est palpable. Bien au-delà de l’avenue de Heidelberg. Rodéo nocturne, vitesse excessive, gymkhana, freins à main, drift, moto-cross, quad, roue arrière avec ou sans casque... David et Astrik habitent non loin du stade. "Depuis trois ans ici, j’ai vu de tout. Cela devait arriver.

Ils débarquent comme des balles, à fond la caisse. Et la nuit, trois ou quatre fois par semaine, il y a des rodéos de voitures ou des deux-roues qui tournent en boucle. On travaille et, la nuit, on ne dort pas. Il y a deux ans, il y en a un qui a pris ma chienne, Didi. Ma fille est à l’école là, en face. J’ai peur à chaque fois qu’elle traverse la route. Notre rue, vous savez comment on l’appelle ? La rue des assurances ! Les gens viennent là et brûlent leur voiture. Regardez les marques au sol. La police, on l’appelle mais elle ne vient pas !"

Cela fait trente ans qu'on est là... Ils roulent comme des fous

Vendredi après-midi, au lendemain du drame, elle était là. Visible. Au bout de l’avenue de Heidelberg, avec les jumelles. "C’est la première fois que je les voyais !", dira David.

Sur l'avenue de Heidelberg, une marche s'est improvisée ce dimanche, jusqu'au Grand-mail.
Sur l'avenue de Heidelberg, une marche s'est improvisée ce dimanche, jusqu'au Grand-mail. GIACOMO ITALIANO

Là encore, les témoignages s’enchaînent. Nathalie : "Cela fait trente ans qu’on est là... Ils roulent comme des fous. Je m’étais déjà dit : s’il y a un gosse qui traverse derrière un ballon, ma ma ma..." Aucun gosse n’aura couru derrière un ballon. Le bébé éjecté était sur le trottoir, pourtant très haut, à l’ombre des arbres.

Le témoignage de Hanane : "J’ai vu la poussette, j’ai cherché le bébé"

"J’étais chez moi, juste à côté. J’ai entendu freiner, le boum, des cris. Je suis venue en courant. J’ai vu la dame allongée par terre, devant l’arbre. J’ai compris que pour elle, c’était fini. J’ai vu la poussette, j’ai cherché le bébé. Je l’ai trouvé contre le mur. Il avait été éjecté. Il était avec un monsieur. Je lui ai parlé, chanté des chansons. Deux fois, il a failli s’évanouir, je lui ai dit non, je voulais pas qu’il parte !" 

"Les pompiers sont arrivés, on a un peu continué avec eux, après ils l’ont mis sur le brancard et ils l’ont amené. C’est traumatisant ! Ça fait trois jours que je ne dors plus. Je suis allée le voir à l’hôpital. Comme je ne suis pas de la famille, ils ne m’ont pas laissée passer. Mais le papa m’a reconnue et je suis allée avec eux. J’ai vu le bébé. Ils l’ont mis sous morphine, il a le visage enflé mais il respire bien, il bouge, il va bien !" 

À l’abri sous les arbres, quand Hanane s’est livrée ce dimanche, autour d’elle, enfants et autres mamans, c’était le silence. Elle n’a pu retenir ses larmes.

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Les commentaires (98)
Anonyme167037 Il y a 4 années Le 16/07/2019 à 21:58

Ils crient à la police qui devrait plus contrôler. Mais c'est leurs jeunes qui rendent ce quartier invivable, pourquoi ne les éduquent-ils pas ?
Et si la police attrape l'un de ces jeunes de quartier et le traite un peu durement, ces mêmes personnes qui sont coupables en tant que parents et oncles que les jeunes des quartiers sont ce qu'ils sont, crieraient au racisme.
La position de victime perpétuelle... Jamais ils n'assument leur propre responsabilité.

Harry Covert Il y a 4 années Le 16/07/2019 à 15:16

Aux algériens :si vous voulez vivre avec nous vivez comme nous.Pas plus compliqué que ça

marredechezmarre Il y a 4 années Le 16/07/2019 à 10:25

Entre les rodéos et autres agréments de conduite Ollé Ollé il fallait bien que ça arrive, c'est malheureux, mais les faits sont là .