2.480m de long, 36.000 tonnes d'enrobé... l'aéroport Nice Côte d'Azur rénove sa piste Nord

Au lieu d’un défilé d’avions, c’est un véritable ballet de camions, pelleteuses, rouleaux compresseurs et autres engins de chantier qui a pris place sur l’une des pistes de l’aéroport Nice Côte d’Azur. Ce dernier a lancé la réfection de la quasi intégralité de sa piste Nord, tout en maintenant le trafic aérien, réduit à cause de la crise du coronavirus, sur sa piste Sud.

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Publié le 11/01/2021 à 00:00, mis à jour le 12/01/2021 à 07:33
Ballet de camions, rouleaux compresseurs et autres engins de chantier: pendant un mois, la piste Nord de l'aéroport Nice Côte d'Azur se refait une beauté en profondeur... Crédit Photo Y. D

2480m de long par 30m de large

Des travaux gigantesques, puisqu’il s’agit de reprendre 2480 mètres de bitume sur les 2600 de long de la piste, et cela sur l’intégralité de ses 30 mètres de large.

"Les seuils de piste, à chaque bout, avaient déjà été refaits il y a peu. Maintenant, il s’agit de faire le reste. Il a d’abord fallu raboter toute la piste sur 20 à 25 cm d’épaisseur. On va maintenant remettre la même épaisseur. D’abord une couche de fondation en grave non traitée c’est-à-dire en gros graviers. Puis une couche d’enrobé mélangé à des graviers plus fins. Et enfin, 6cm de couche de roulement faite avec un bitume spécial qui n’est pas celui qu’on retrouve sur les routes. Il est beaucoup plus rugueux pour favoriser l’adhérence, surtout au moment de l’atterrissage, pour les freinages", indique Frédéric Gozlan, directeur technique des Aéroports de la Côte d’Azur.

Lundi matin, les premiers 15 à 20 centimètres d’enrobé avaient été posés sur une partie de la piste.

"On fait une pose en continu sur 18 mètres de large, au milieu, là où vont rouler les avions. Puis on fait les côtés", détaille Frédéric Gozlan.

36.000 tonnes d'enrobé nécessaire

Ballet de camions, rouleaux compresseurs et autres engins de chantier: pendant un mois, la piste Nord de l'aéroport Nice Côte d'Azur se refait une beauté en profondeur... Photo Y. D.

2480m de long par 30m de large

Des travaux gigantesques, puisqu’il s’agit de reprendre 2480 mètres de bitume sur les 2600 de long de la piste, et cela sur l’intégralité de ses 30 mètres de large.

"Les seuils de piste, à chaque bout, avaient déjà été refaits il y a peu. Maintenant, il s’agit de faire le reste. Il a d’abord fallu raboter toute la piste sur 20 à 25 cm d’épaisseur. On va maintenant remettre la même épaisseur. D’abord une couche de fondation en grave non traitée c’est-à-dire en gros graviers. Puis une couche d’enrobé mélangé à des graviers plus fins. Et enfin, 6cm de couche de roulement faite avec un bitume spécial qui n’est pas celui qu’on retrouve sur les routes. Il est beaucoup plus rugueux pour favoriser l’adhérence, surtout au moment de l’atterrissage, pour les freinages", indique Frédéric Gozlan, directeur technique des Aéroports de la Côte d’Azur.

Lundi matin, les premiers 15 à 20 centimètres d’enrobé avaient été posés sur une partie de la piste.

"On fait une pose en continu sur 18 mètres de large, au milieu, là où vont rouler les avions. Puis on fait les côtés", détaille Frédéric Gozlan.

36.000 tonnes d'enrobé nécessaire

En tout 15.000m³ , soit 36.000 tonnes de graviers et de bitume, sont nécessaires pour la réfection de la piste. Malgré le fait que 20% des déblais générés par le rabotage de l’ancien enrobé ont été réemployés dans la mise en place du nouveau, les quantités de matière à transporter et à transformer était une véritable problématique.

"On a calculé que ça faisait 2.500 camions soit 5.000 mouvements de camions sur un mois de travaux... C’est énorme" indique Frédéric Gozlan. D’où l’installation sur place, dans la zone sud de la plate-forme aéroportuaire, d’une centrale à bitume.

"D’une part ça réduit la pollution, puisque tout est sur place, et ça évite tous ces mouvements de camions à travers le département. On évite d’engorger la circulation. Et on ne neutralise pas les deux centrales existantes qui se trouvent sur la 202 et à Carros, donc on ne gêne pas les autres chantiers" vante Frédéric Gozlan.

Une centrale à bitume sur place

Ballet de camions, rouleaux compresseurs et autres engins de chantier: pendant un mois, la piste Nord de l'aéroport Nice Côte d'Azur se refait une beauté en profondeur... Photo Y. D.

La centrale à bitume de 13,80 m de haut et sous laquelle les camions se succèdent, a un débit de 300 à 500 tonnes d’enrobé par heure. Un débit qui se régule en fonction de l’hyfgrométrie et de nombreux autres paramètres. Tout est commandé et supervisé électroniquement.

"Pendant trois jours il a fallu faire des réglages de calibrage d’étalonnage, en fonction de la qualité des cailloux, des spécificités de l’enrobé... explique Pascal, un des ouvriers de l’entreprise Colas, devant les moniteurs de contrôle de la centrale. Au moindre problème tout s’arrête, et à nous de voir ce qui se passe et quels réglages il faut modifier".

Pas décart possible donc, en terme de qualité de l’entobé: "Tout est contrôlé par deux laboratoires, interne et externe. C’est une question de sécurité".

Le directeur technique de l’aéroport Nice Côte d’Azur estime: "Le fait d’avoir les matériaux sur place et cette centrale, c’est bien pour nous parce qu’on a un flux continu de bitume ce qui est une garantie de qualité et de sécurité. Parce qu'il faut que le bitume soit posé à chaud".

130 engins et 200 ouvriers en action de 5h à 22h

Par ailleurs, un dépôt de carburant est aussi installé sur place, pour les plus de 130 engins en action continue sur le chantier.

Ces travaux de réfection, qui interviennent tous les 10 ans, font travailler pas moins de 200 ouvriers d’entreprises locales, qui s’activent sur le chantier en deux postes, de 5 heures du matin à 22 h. La livraison de la piste entièrement rénovée est prévue le 4 février prochain.

Pourquoi refaire la piste maintenant?

"On refait les pistes tous les 10 ans" indique Frédéric Gozlan, directeur technique des Aéroports de la Côte d’Azur. "Ca fait deux ans qu’on prépare cette réfection. C’est long, car il faut organiser, mettre en place, obtenir des autorisations notamment pour la centrale à bitume, pour laquelle il a d’ailleurs fallu faire une enquête publique".

Des travaux d’envergure, maintenus malgré la crise du coronavirus : "Ces travaux, on ne les fait jamais en période de forte activité. Ils se font toujours entre janvier et mars, quand le trafic aérien est moins important. Cette année, avec le coronavirus raison de plus pour maintenir ce chantier, puisque l’activité est très réduite, donc n’est pas impactée".

Même en termes de finances, le coronavirus n’a pas eu raison du projet: "Bien sûr au vu du contexte, il a fallu faire des choix. Certains travaux ont été annulés ou repoussés. Mais nous avons donné la priorité aux travaux qui permettent d’assurer la continuité des installations et leur sécurité. Nous devons mettre à disposition des infrastructures en maintenant un niveau de qualité de service et de sécurité. La réfection de la piste s’inscrit tout à fait dans ce cadre. De plus, 90 % du travail, la préparation, a déjà été fait l'an dernier... Et la piste est faite pour les 10 années à venir. Elle est conçue en fonction du type d’avions que nous allons recevoir, de leur poids, des largeurs de train d’atterrissage, de leurs contraintes à l’atterrissage et au décollage... C’est une infrastructure majeure ». Quant au coût ? Les Aéroports de la Côte d'Azur ne l'ont pas communiqué, en arguant qu'il n'était "pas définitif et pouvait encore varier en fonction des aléas".