A Nice ouest, Saint-Isidore... un quartier impossible pour le stationnement ?

Constructions exponentielles, surchauffe, voitures ventouses… A l'ouest de Nice, le village de Saint-Isidore devient ville et le stationnement un casse-tête. La mairie vient d’engager une concertation avec les habitants.

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Publié le 09/08/2021 à 00:00, mis à jour le 09/08/2021 à 08:36
Se garer pour faire une course à "Saint-I"? Mission (quasi) impossible. À gauche Marice Tornesi, prédisent du comité de quartier, à droite, Sébastien Panchetti, à la tête du magasin de moto Moto Evasion. Crédit (Photo L.B.)

Son fauteuil roulant calé entre un frigo qui ronflote et une étagère qui croule sous les boîtes de conserve, Antoine Cappaci regarde le flot de voitures tourner en rond, en boucle, et encore et encore, sur l’avenue Auguste-Vérola. "Ils cherchent une place", sourit le vieil homme. À travers les vitres grumeleuses de l’épicerie antique de "Saint-I", comme on dit dans le quartier, le mari de Jeannette, connue pour son pan bagnat et sa gouaille 100% nissart, observe ce ballet jour après jour. Il se tape sur la cuisse: "Malheur! C’est que c’est devenu compliqué tout ça! C’est le bazar!". Il tenait commerce ici bien avant les citadins, bien avant le tram, Ikea et le reste. Quand tout n’était que campagne, dur labeur aux champs, rosé, aubades et festins.

"Un casse-tête"

Aujourd’hui, tout a changé. "Saint-I" n’est plus un village. Les immeubles ont poussé comme des champignons. Du béton, des familles qui s’installent et des voitures. Plein de voitures à garer. Et la vie à continuer, les commerces à faire tourner.

"Un casse-tête", résume Maurice Tornesi, le président du comité de quartier. A la demande de ses membres, des riverains, une concertation sur le stationnement a été engagée par la Ville (lire ci-dessous). Et le sujet fait parler. Beaucoup. Sur le parvis de l’église, à la boulangerie, partout. "Il faut réglementer le stationnement", martèle Lionel Robaglia, propriétaire du resto "La Suite" au pied du terminus de la ligne 3.

Il montre un 4X4 garé devant chez lui depuis un mois, une voiture déglinguée qui squatte, des camions de chantier qui stagnent. Il n’en peut plus "des voitures ventouses, de ceux qui se garent là pour la journée ou la semaine et qui empêchent (ses) clients de se stationner pour venir déjeuner ou prendre un café le matin". Il se désole de voir juste à côté de son affaire "des parkings vides et qui ne servent que les soirs de match", car ils sont barricadés en dehors des soirs en rouge et noir. "Le client, il tourne, il tourne, puis à force de ne pas pouvoir se garer il va ailleurs et nos commerces meurent".

"On ne trouve plus de places"

Plus haut sur l’artère, Sébastien Panchetti fait le même constat: "À partir de 7 heures, on ne trouve plus de places. Il faut une solution: les gens doivent pouvoir stationner, sinon Saint-Isidore ne sera plus qu’une cité-dortoir… Il faut instaurer des zones avec une demi-heure ou une heure gratuite". "Et après s’il faut payer 50 centimes, c’est pas grave", enquille Lionel Robaglia,

Ce n’est pas forcément populaire, reconnaît Maurice Tornesi, mais "réglementer est un réel besoin pour que Saint-Isidore continue à vivre". Et il distribue des tracts qui posent la question: "Circulation, stationnement, donnez votre avis…