Elle a été utilisée à Nice pendant le Carnaval mais rejetée ailleurs dans le monde, la reconnaissance faciale ne fait pas l'unanimité

Alors que la Ville de Nice a rendu ses conclusions à la CNIL et au gouvernement sur le dispositif de la reconnaissance faciale testée pendant le Carnaval, des habitants d'autres pays rejettent massivement ce procédé. A Hong-Kong, elle est très utilisée notamment lors des manifestations actuelles pour un état pro-démocratique. Les protestataires hong-kongais tentent de dissimuler leur visage tant bien que mal. Dans une ville des Etats-Unis, une association a réussi à obtenir de sa municipalité une restriction de l'utilisation de cette technologie.

Publié le 30/08/2019 à 00:00, mis à jour le 30/08/2019 à 10:18
Illustration de la reconnaissance faciale. Crédit Photo Franck Fernandes

Cela fait deux mois que Hong Kong est dans la tourmente. Ce territoire rétrocédé à la Chine en 1997, après avoir été une colonie britannique pendant 155 ans, est en crise. Divisé entre pro et anti-gouvernement. Et vit l’un des plus grands mouvements sociaux depuis celui des parapluies en 2014.

>> RELIRE. La CNIL pas convaincue par le bilan sur la reconnaissance faciale rendu par la Ville de Nice

Cela fait deux mois que Hong Kong est dans la tourmente. Ce territoire rétrocédé à la Chine en 1997, après avoir été une colonie britannique pendant 155 ans, est en crise. Divisé entre pro et anti-gouvernement. Et vit l’un des plus grands mouvements sociaux depuis celui des parapluies en 2014.

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Dans un article du magazine Foreign policy, le journaliste américain Ben Bland explique qu’"Au cours des trois dernières années, le gouvernement de Hong Kong, nommé par Pékin, a entrepris de nombreuses démarches répressives sans précédent.

Il a disqualifié des législateurs élus, interdit à de jeunes activistes de se présenter à des postes électifs, banni un parti politique, emprisonné des leaders protestataires pro-démocratie, (...) expulsé un journaliste étranger et détourné le regard lorsque Pékin a kidnappé ses adversaires à Hong Kong."

Aujourd’hui, les habitants du pays sont dans la rue pour défendre leur liberté. Ils demandent le retrait définitif d’un projet de loi facilitant les extraditions vers la Chine. Instaurer une démocratie. Et en finir avec le principe "d’un pays, deux systèmes" qui les régit depuis plus de vingt ans.

Mais le Big brother d’Asie ne laisse rien passer. En Chine, la liberté d’expression est très limitée. Il est quasi impossible de critiquer le gouvernement. Et encore moins de le rejeter. Si bien que le gouvernement utilise la reconnaissance faciale à Hong Kong pour identifier les manifestants pro-démocratie.

Pour se protéger, ils sortent masqués ou avec des ombrelles. Ils font même usage de lasers verts pour brouiller les caméras. De quoi donner des arguments aux détracteurs de la reconnaissance faciale.

San Francisco l’interdit

San Francisco a été la première ville des Etats-Unis à imposer une limitation de la reconnaissance faciale. Cette restriction adoptée le 14 mai s’applique aux services municipaux et à la police.

Une victoire pour les défenseurs de la vie privée, notamment l’Association de défense des libertés civiles qui avait fait campagne contre ce système: "La propension de la technologie de reconnaissance faciale à mettre en danger les libertés civiles surpasse substantiellement ses bénéfices supposés.

La technologie va exacerber les injustices raciales et menacer notre capacité à vivre libres de la surveillance permanente du gouvernement."