Martinique reconfinée, Guadeloupe en état d’urgence : 4e vague de Covid « dramatique » aux Antilles

Des soignantes au CHU de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, le 24 septembre 2020. Le plan blanc a été déclenché le 26 juillet dans l’établissement pour mobiliser de nouvelles ressources

Des soignantes au CHU de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, le 24 septembre 2020. Le plan blanc a été déclenché le 26 juillet dans l’établissement pour mobiliser de nouvelles ressources LARA BALAIS / AFP

Le Premier ministre Jean Castex s’alarme d’une situation sanitaire « dramatique » dans certains territoires d’outre-mer.

Reconfinement, flambée de cas… La nouvelle vague de l’épidémie de Covid-19 frappe durement les Antilles, poussant les autorités à serrer la vis. Touchant notamment les jeunes, elle fait craindre une saturation des hôpitaux, notamment en Martinique.

Dans ce territoire, les nouveaux cas se multiplient de façon exponentielle depuis la fin du mois de juin. La collectivité est passée de 2 241 cas positifs la semaine dernière à 3 537 cas, selon la préfecture qui précise que la tendance à la hausse se confirme avec 1 100 cas positifs déjà enregistrés sur les deux premiers jours de la semaine. Le taux d’incidence du Covid-19 passe de 280 cas à 995 pour 100 000 habitants, selon la préfecture. Chez les 20-29 ans, il a même atteint les 2 508, rapporte « le Parisien ».

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« Cette hausse se répercute sur le nombre d’accueils aux urgences, en hospitalisation et en réanimation : le CHUM (Centre hospitalier universitaire de Martinique) a atteint un niveau de saturation », précise la préfecture. Comme le souligne « le Parisien », le nombre d’hospitalisations pour Covid-19 dépasse ceux des vagues précédentes.

En conséquence, le préfet de Martinique a annoncé mercredi un nouveau confinement de l’île à partir de vendredi 19 heures, pour une durée d’au moins trois semaines.

En Guadeloupe, 4 fois plus de cas en une semaine

Non loin de la Martinique, la Guadeloupe est de nouveau en état d’urgence sanitaire depuis mercredi. L’ARS y a alerté sur la progression « fulgurante » des contaminations dans le département, et pour cause : le nombre de cas confirmés en Guadeloupe du 19 au 25 juillet s’élève à 1 072, contre 281 la semaine précédente. Le taux de positivité, qui était de 10 % sur cette période, s’oriente lui aussi à la hausse, à 15,6 % sur les trois premiers jours de cette semaine.

30 % de la population guadeloupéenne est par ailleurs considérée comme à risque face au Covid-19, notamment en raison de la prévalence de nombreuses affections de longue durée, d’un taux d’obésité élevé ou encore d’un vieillissement marqué de la population.

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En parallèle, seulement 21 % des habitants ont reçu une première injection d’un vaccin contre le Covid-19. Une couverture vaccinale bien inférieure à celle des départements de la métropole, comme c’est le cas pour la plupart des territoires d’outre-mer, a souligné l’ingénieur Guillaume Rozier, créateur de Covid-Tracker.

Le Premier ministre Jean Castex s’est alarmé ce jeudi matin d’une situation sanitaire « dramatique » dans certains territoires d’outre-mer car un trop grand nombre d’habitants y sont, selon lui, « rétifs à la vaccination ».

Pour faire face, le CHU de Pointe-à-Pitre, qui craint d’arriver à saturation alors que sa capacité maxime est d’environ 70 lits, a déclenché son plan blanc. « Ça risque d’être catastrophique. A un moment, on ne pourra plus pousser les murs », s’est inquiétée la directrice générale de l’ARS.

Les autorités craignent par ailleurs l’arrivée du variant Delta. Pour l’instant, en Martinique ou en Guadeloupe, c’est le variant Alpha qui prévaut encore, selon « le Parisien ». Plus contagieux, le variant identifié en Inde pourrait encore compliqué la situation dans les territoires ultramarins.

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L’AP-HP « prête » à recevoir des patients antillais

A Saint-Martin et Saint-Barthélemy, où l’état d’urgence est également de nouveau en vigueur depuis mercredi soir, « le taux d’incidence atteint 1 714 cas pour 100 000 habitants », a souligné Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, à l’issue du conseil des ministres mercredi. Un chiffre à prendre toutefois avec du recul, l’île de « Saint-Barth » comptant par exemple environ 10 000 habitants.

Evoquant la situation de Saint-Martin, Saint-Barthélemy et de la Guadeloupe, le porte-parole du gouvernement a affirmé qu’il fallait « tout faire pour empêcher que les hôpitaux dans ces territoires soient submergés à cause de cette nouvelle vague de l’épidémie », évoquant la possibilité d’un couvre-feu ou, « dans les cas les plus extrêmes », un confinement.

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Toujours en vigueur en Guyane, où le taux d’incidence est actuellement de 244 selon Covid-Tracker, l’état d’urgence sanitaire avait par ailleurs aussi été réinstauré le 14 juillet à La Réunion et en Martinique. A La Réunion, le taux d’incidence s’élève à 323, alors qu’une impressionnante flambée de cas est observée depuis le début du mois de juillet.

Craignant une saturation des services hospitaliers des Antilles, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé jeudi être « prête » à recevoir « très rapidement » des patients antillais atteints du Covid-19. Ces transferts pourraient avoir lieu « dans les prochains jours. Ce sont les autorités sanitaires qui décident », mais « nous, on est prêts dès aujourd’hui », a expliqué le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch.

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