Moins de chômage… mais plus de « halo autour du chômage »

Dans une agence Pole Emploi à Montpellier, le 3 janvier 2019

Dans une agence Pole Emploi à Montpellier, le 3 janvier 2019 PASCAL GUYOT / AFP

Le nombre de chômeurs est en baisse, mais si l’on additionne leur nombre à celui des personnes reléguées aux frontières du chômage, ce sont quatre millions de personnes qui souhaitent travailler.

Le chômage a poursuivi sa baisse au second trimestre. Il faut bien sûr s’en réjouir : ce recul de 0,2 point ramène le taux de chômage à 8,5 % de la population active (hors Mayotte), au plus bas depuis début 2009, avec 2,52 millions de chômeurs. En métropole, il y a ainsi 66 000 chômeurs de moins qu’au premier trimestre.

Ce qui est moins réjouissant, c’est que, toujours selon les chiffres trimestriels communiqués par l’Insee mercredi 14 août, on enregistre une hausse équivalente de personnes situées dans le « halo du chômage ». 63 000 personnes de plus, soit une population de 1,5 million de personnes.

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Insee halo du chomage

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Le « halo du chômage » ? Ce sont ceux qui souhaitent un emploi mais qui sont considérés comme inactifs au sens du BIT (Bureau international du travail). Car il faut savoir que le BIT est restrictif. Il définit comme chômeurs les personnes qui cherchent un emploi et qui sont disponibles pour prendre un emploi dans les deux semaines. Le halo, ce sont tous les autres, aux frontières du chômage. L’équivalent européen de l’Insee, Eurostat, préfère parler de « force de travail potentielle supplémentaire ».

Une majorité de femmes

Le nombre des personnes composant le « halo » a cru régulièrement entre 2003 et 2014, et s’est stabilisé depuis. Dans une étude détaillée parue en 2016, l’Insee indique que leur profil est nettement féminin, à 55 % - c’était encore plus marqué avant la crise de 2008.

Il peut s’agir de personnes diplômées qui se trouvent provisoirement sans activité, entre deux emplois. Il peut s’agir de personnes découragées qui ont renoncé à chercher un travail. Ou encore de personnes éloignées du marché de l’emploi parce qu’elles reprennent leurs études, attendent un enfant, sont malades ou invalides. 20 % n’ont jamais travaillé et 28 % n’ont pas travaillé depuis au moins 3 ans.

L’Insee les a classés en trois catégories. Ceux qui cherchent un emploi mais ne sont pas disponibles (un tiers du halo). Ceux qui sont disponibles mais ne cherchent pas d’emploi (un gros tiers). Et ceux qui disent vouloir travailler mais ne sont ni disponibles, ni en recherche active (un petit tiers).

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Bref, le halo autour du chômage, ce n’est pas du chômage, mais cela en a tout de même la saveur. Pour preuve : la moitié de ces personnes sont inscrites à Pôle emploi. Si l’on additionne leur nombre avec celui des demandeurs d’emploi « officiels », ce sont ainsi 4 millions de personnes qui sont dans la précarité, sans même compter ceux qui travaillent à temps très partiel, et que le BIT ne comptabilise pas non plus - pour le BIT, une personne qui a travaillé ne serait-ce qu’une heure au cours de la semaine de référence n’est pas un chômeur.

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