Affaire Battisti : « L’ignorance et l’arrogance des intellectuels français et italiens continuent de m’interroger »

Cesare Battisti à Rome le 14 janvier 2019. Recherché en Italie pour quatre meurtres attribués à un groupe d’extrême gauche dans les années 1970, Cesare Battisti est escorté par des policiers italiens après être descendu d’un avion en provenance de Bolivie et affrété par les autorités italiennes.

Cesare Battisti à Rome le 14 janvier 2019. Recherché en Italie pour quatre meurtres attribués à un groupe d’extrême gauche dans les années 1970, Cesare Battisti est escorté par des policiers italiens après être descendu d’un avion en provenance de Bolivie et affrété par les autorités italiennes. ALBERTO PIZZOLI / AFP

Armando Spataro, procureur de la République, d’abord à Turin puis à Milan, attend depuis 43 ans que les autorités françaises se décident à extrader les ex-terroristes italiens d’extrême gauche réfugiés dans l’Hexagone. Le moment semble venu. Que s’est-il passé entre les deux pays qui a rendu si compliquée leur coopération judiciaire ?

Sourcils froncés, mâchoire volontaire, regard implacable, Armando Spataro, l’ennemi numéro un des ex-terroristes d’extrême gauche réfugiés à l’étranger, retrace l’histoire d’une mésentente historique entre la France et l’Italie et revient longuement sur l’affaire Cesare Battisti, 66 ans, ex-terroriste qui avait fui en France en 1990. Il s’exprime pour la première fois dans la presse sur le revirement des autorités françaises, qui seraient désormais disposées à examiner le dossier des extraditions. D’après la presse italienne, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a indiqué le 8 avril à son homologue italienne, Marta Cartabia, que le gouvernement étudie la possibilité d’extrader un certain nombre d’ex-terroristes italiens réfugiés en France.

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La nouvelle position de Paris sur les extraditions vous a surpris, vous qui avez conduit en Italie les principales enquêtes sur le terrorisme d’extrême gauche ?

Oui. Agréablement. Après des décennies d’efforts inutiles, de complications inexplicables, de refus offensants, enfin un rayon de soleil ! Ceci dit, le temps a passé. Un grand nombre d’extradables ont bénéficié de la prescription, ou de la « doctrine Mitterrand » qui offrait la prote…

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