Fil info
2 min de lecture

VIDÉO - Syrie : une clinique pour chats dans les ruines d'Alep

Vite appelé "l'homme aux chats d'Alep", Mohamad Alaa Jalil a recueilli pas moins de 170 petits félins dans sa clinique créée en zone rebelle.

La clinique pour chats à Alep de Mohamad Alaa Jalil accueille pas moins de 170 petits félins Crédit : OMAR HAJ KADOUR / AFP
La rédaction numérique de RTL & AFP

Cet homme de 43 ans qui a grandi à Alep était électricien avant que la guerre n'éclate en Syrie, en 2011. Mohamad Alaa Jalil raconte qu'il se rendait alors chaque jour auprès des bouchers pour récupérer des restes de viande qu'il distribuait aux chats du quartier.

Depuis 2017, il tient un refuge pour chats et une petite clinique vétérinaire établis à Kafr Naha, dans la province septentrionale d'Alep. Il a accueilli plusieurs centaines de félins, mais aussi d'autres animaux.

"Si vous voulez faire preuve de compassion avec les gens, commencez d'abord par faire preuve de compassion envers les autres" êtres vivants, déclare celui qui a baptisé son centre "Ernesto", du nom de son chat favori, à la fourrure touffue. 

Vite appelé "l'homme aux chats d'Alep", il recueille ainsi pas moins de 170 petits félins. Et de fil en aiguille, grâce à des dons d'amis et d'amoureux des bêtes, en particulier étrangers, il crée un premier centre de soins pour chats.  

Mais à la fin 2016, le régime intensifie ses bombardements meurtriers contre les quartiers rebelles puis reprend le contrôle de l'ensemble de la cité. "Nous avons fui d'un quartier à l'autre, puis nous avons dû quitter la ville", se souvient Mohamad.  

Déterminé à ne pas laisser derrière lui tous ces animaux, il réussit, avec l'aide d'autres passionnés, à faire sortir de la ville 22 chats. Parmi eux : Sukhoi, nommé ainsi d'après les avions de combat furtifs de la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad. "Tel un Sukhoi, il se faufilait furtivement parmi les autres chats - et réussissait à leur voler de la nourriture sous leur nez", dit-il, amusé.  

Des chats mais aussi des chevaux, des vaches ou des poules

La guerre en Syrie a fait depuis 2011 plus de 350.000 morts et a déplacé plus de la moitié de la population. Les animaux n'ont pas échappé aux violences. Mohamad s'est installé début 2017 à Kafr Naha, où il a créé un nouveau centre qui accueille en ce moment 18 chats. Outre deux copieux repas offerts par jour, le centre leur fournit des soins prodigués par un vétérinaire diplômé. 

Et il ne se limite pas aux chats. "Nous traitons gratuitement tous les genres d'animaux : des chevaux, des vaches et même des poules", explique Mohamad. La clinique, qui fait l'objet de campagnes de financement participatif, a déjà réalisé 7.000 actes médicaux gratuits en moins d'un an.

La guerre n'est jamais très loin : le bâtiment principal du centre porte les stigmates des tirs que s'échangent rebelles et forces pro-régime. Le mois dernier, un jeune garçon a été blessé par balles près de la clinique, selon la page Facebook en anglais du centre.

Les animaux aussi souffrent de blessures de guerre, affirme le vétérinaire du centre, Mohamad Youssef. Mais l'équipe est confrontée à de "graves pénuries de médicaments vétérinaires pour les blessures ainsi que de vaccins", ajoute-t-il.

La fierté du centre réside dans son équipement d'échographie pour les chattes. "Nous les examinons et établissons le nombre de fœtus qu'il y a et la date de naissance prévue, et nous nous préparons à accueillir de nouvelles naissances", se réjouit le vétérinaire. 

La rédaction vous recommande
Syrie Alep insolite

L’actualité par la rédaction d’RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien