Matignon a déboursé 350.000 euros pour un vol privé afin que le Premier ministre et sa délégation puissent rentrer plus rapidement et plus confortablement d'une visite en Nouvelle-Calédonie. Après une escale technique à Tokyo, la délégation française, soit une cinquantaine de personne, a pris place à bord d'un A340 de luxe avec 100 sièges de type première classe, loué à l'entreprise spécialisée Aero Vision.
Un voyage qui fait polémique mais qu'Édouard Philippe assume pleinement. "Je reconnais que les sommes, dès qu'on parle des déplacements du Premier ministre ou du Président, sont impressionnantes. Quand j'ai été nommé à Matignon, j'ai été impressionné par les montants en jeu", déclare-t-il. Et de poursuivre : "C'est compliqué et cher de déplacer le Premier ministre, je comprends parfaitement la surprise et les interrogations que se posent les Français".
Ça coûte redoutablement cher et j'en suis parfaitement conscient
Édouard Philippe sur RTL
Invité de RTL ce mercredi 20 décembre, il "assume" et "explique" ce choix, aujourd'hui pointé du doigt. "On savait qu'il n'y avait pas de vol commercial à l'heure où on allait rentrer. Et on savait qu'il fallait rentrer pour un élément impératif qui est que le président de la République partait en Algérie le lendemain matin de notre retour. Et la règle, c'est qu'on essaye de faire en sorte que le Premier ministre ou le Président soit sur le territoire national", détaille-t-il.
Aucun dérapage et aucun regret. "Si vous aviez invité Édouard Philippe, je serais venu en métro, ça m'aurait coûté 1,90 ou 2 euros. Mais vous avez invité le premier ministre (...) je suis arrivé avec quatre véhicules, des motards, 15 personnes, avec un médecin et un transmetteur qui me suivent en permanence, parce que c'est le régime donné à un premier ministre d'être systématiquement en mesure de réagir", a-t-il ajouté. Et de conclure : "Ça coûte redoutablement cher et j'en suis parfaitement conscient, j'en suis tellement conscient que j'essaie de faire en sorte, contrairement à ce que peut donner le sentiment de cette photographie sur le Tokyo-Paris, de limiter les frais".