Des militants, dirigeants, journalistes ou opposants de toute la planète ont été espionnés via un logiciel israélien, baptisé "Pegasus", élaboré par l'entreprise NSO Group, selon une enquête publiée dimanche par dix-sept médias internationaux, dont Le Monde, The Guardian ou The Washington Post. Pas moins de 50.000 numéros de téléphones feraient ainsi, depuis 2016, l'objet d'une surveillance potentielle.
Le président Emmanuel Macron et des membres du gouvernement font partie de la liste des cibles potentielles du logiciel espion, a déclaré ce mardi 20 juillet Laurent Richard, directeur de l'organisation Forbidden Stories, confirmant une information du Monde.
"On a trouvé ces numéros de téléphone, mais on a pas pu faire d'enquête technique évidemment sur le téléphone d'Emmanuel Macron" pour vérifier s'il a été infecté par ce logiciel et donc "cela ne nous dit pas si le président a été réellement espionné" mais ça montre en tout cas qu'il y a eu un intérêt de le faire", a-t-il expliqué sur LCI.
"Si les faits sont avérés, ils sont évidemment très graves. Toute la lumière sera faite sur ces révélations de presse", a réagi la présidence.
Créé officiellement pour traquer les terroristes et les criminels, Pegasus servirait en fait à traquer les opposants mais aussi à écouter des chefs de gouvernement ou d'entreprises dans des dizaines de pays, en écoutant les conversations mais aussi en aspirant toutes les données des téléphones, y compris les conversations sécurisées comme WhatsApp.
Au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise, seraient notamment visés.